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 drag me into nowhere.

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blue walrus
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comité organisateur
Age : 29
Messages : 19
faceclaim : ethan hawke, (c) hallows.
nom du personnage : eli murphy.
partenaire de rp : hallows / lenny morland.
univers de jeu : univers surnaturel.
lien vers la présentation : clique ici.
lien vers le sujet : clique ici / drag me into nowhere.


Feuille de personnage

nom du personnage
: eli murphy
âge : quarante et un ans.
informations : ancien navy seal, rapatrié après avoir pris des éclats de grenade dans l'épaule. ≈ il possède un oeil particulièrement vif, et était un tireur d'élite connu pour ne jamais manquer sa cible. ≈ aujourd'hui, il n'est plus qu'un pilier de bar à la capacité de résistance à l'alcool particulièrement élevée — une vie qu'il a choisie. ≈ il ne connaît l'existence du surnaturel que depuis très peu de temps, et a encore du mal à accepter l'idée. ≈ il a deux filles de dix et huit ans, julia et sophie, qui vivent avec son ex-petite amie, à calgary. ≈ il a vécu plusieurs années chez les parents de son ancien meilleur ami (aujourd'hui décédé), il y a longtemps de cela. aujourd'hui encore, il n'a jamais vraiment oublié la complicité qui s'était développée entre lui et la cadette de la famille, Lenny. ≈ c'est d'ailleurs Lenny qui lui a appris l'existence du surnaturel. Lenny, qu'il a repoussée après cette révélation, lorsqu'il a compris qu'il y avait déjà été confronté, et que le surnaturel lui avait pris à plusieurs reprises les gens qu'il aimait. ≈ il se fait désormais à l'idée, et essaye de continuer d'avancer.
MessageSujet: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 9:07 am

– THEME SONG –

La journée avait été longue et pénible. Comme d’ordinaire depuis quelque temps — comme toujours, depuis que Lenny avait resurgi dans sa vie. Il commençait à se dire que trouver un emploi n’était peut-être pas une idée stupide. Ça l’occuperait. Ça l’empêcherait de penser jour et nuit à ce qu’il lui avait dit. Ça éviterait qu’il ne se remémore, à chaque seconde, ce qu’elle lui avait appris.

Les monstres existent. Dans les placards, sous le lit. Dans les cauchemars et dans la vraie vie. Sans pitié aucune, ils exécutent ce mal qu’on leur impute en les pensant imaginaires. Les monstres lui avaient pris ses parents. Les monstres lui avaient pris Charlie. Et même après un temps d’incubation de l’information, il peinait à accepter cette réalité. Il n’avait jamais été fou. Jamais. La plupart en auraient sûrement été simplement satisfaits. Mais pour lui, ça remettait absolument tout en question. Pour lui, ça changeait une vie.

La clé tourna dans la serrure de l’appartement, alors qu’il fixait la poignée d’un air absent. Il était sorti boire un peu, mais l’alcool lui était rapidement tombé sur le cœur. Même s’il n’était pas certain d’en avoir terminé pour la soirée, il avait donc préféré rentrer. Mieux valait être malade seul chez soi qu’en société. Depuis le début de la journée, une étrange sensation lui étreignait les tripes. Et contrairement à ce qu’il avait cru en s’isolant à une petite table, un verre de whisky ne l’avait pas aidé. Il avait senti l’impression grandir, l’étouffer. Son instinct avait pris le pas sur la réalité et, malgré toutes ses tentatives vaines de le faire taire, il n’avait pu que l’écouter. Il n’avait pu que rentrer, bien que sentant qu’il s’agissait d’une mauvaise idée.

Il poussa finalement la porte de l’appartement, le ventre plus tordu que jamais. Et alors qu’il laissait tomber sa veste de ses épaules, les quelques papiers posés sur le guéridon de l’entrée attirèrent son attention. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qui le gênait — pas longtemps pour se souvenir que rien de ceci n’avait été disposé de cette façon. Quelqu’un était entré. Quelqu’un avait fouillé dans son courrier. Et quelque chose, au fond de ses tripes, lui susurrait que ce quelqu’un était toujours à proximité.

Ses muscles se tendirent un à un. Ses mouvements se ralentirent, devenant aussi amples que silencieux. Sa veste resta sur ses épaules, et son trousseau de clé soigneusement serré entre ses doigts. Seule celle de la GTO ressortait quelque peu du lot, tenue avec fermeté dans le creux de son poing, la pointe en ressortant légèrement. Histoire de faire un maximum de dégâts s’il lui fallait frapper. Il fit quelques pas vers le salon, passant silencieusement dans l’encadrement. C’est alors qu’il la vie. Ses cheveux bruns dansant sur ses épaules, sa silhouette altière lui tournant le dos. Le nez dans ces livres, soigneusement rangés sur les étagères. Sa veste posée sur le canapé, une jolie chemise sur le dos. Lenny.

Brièvement, ses doigts relâchèrent leur pression autour des clés. Elle se retourna et le toisa un instant, avant de lui sourire. « You’re home. » Le regard du Murphy restait dur, et quelque peu méfiant. Cependant, il se força à se détendre. Ses épaules retombèrent doucement, alors que son trousseau pendait désormais entre ses doigts. « What are you doing here? » Il força le ton à paraître civilisé. À faire comme si de rien n’était. Il s’approcha d’elle, laissant tomber ses clés dans sa poche. Elle lui fit face, ses mains soigneusement croisées, jouant avec ses doigts sans cesser de lui sourire. « Just wanted to say hi. Make sure everything’s ok. » « I don’t remember giving you a key. » Il lui rendit son sourire, plus doux que cynique. Pourtant, les faits étaient posés. Elle haussa doucement les épaules, réduisant encore la distance qui les séparait. « I learned a few tricks. » « I can see that. » Il lui sourit aussi, la laisse s’approcher. Elle continue de le dévisager, plus légère et enjouée qu’à l’ordinaire. Et un instant, il se demande si elle se souvient. Si elle se rappelle ce qu’il lui a demandé, si elle peut sentir qu’il ne veut pas la voir. « Everything’s fine. Thank your for worrying. » Dressé face à elle, il reste figé. Ses tripes se tordent alors qu’elle se rapproche encore davantage, réduisant presque au néant la distance qui les séparait. Ses doigts fins accrochent la veste en cuir, et il ne peut s’empêcher de la dévisager. Identique, trait pour trait. « I can’t help it, y’know. » « What? » « Worrying. » Son regard quitte ses mains pour se planter dans ses yeux. Un instant, le temps s’arrête. L’espace se fige. Et au fond de lui, la bête rugit.

Pourtant, avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, elle a fait disparaître toute distance de sécurité. Ses lèvres se sont posés sur les siennes, et il peine à réprimer un léger mouvement de recul. Elle insiste et il cesse de bouger, incapable de fermer les yeux sous le baiser. Et lorsqu’elle rouvre les siens, se décollant pour le regarder, il n’y a plus aucun doute possible. Elle est identique. Jusque dans les taches de couleur qui parsèment ses iris, jusque dans la douceur de son toucher. C’est Lenny. Il n’y a pas à en douter. Et elle lui sourit, elle se mordille la lèvre. Le regarde avec cette expression qu’il ne lui connaît pas, posée sur ces traits pourtant si familiers. Il y a eu une époque, où elle était capable de sourire comme ça. Presque comme ça. Mais ce temps est révolu. Et aujourd’hui, elle semble juste avoir oublié qu’il lui a demandé de rester éloignée.

« Who are you? » Le murmure s’est dressé entre eux comme une digue. Immédiatement, le regard de la brunette changea. Se durcit — se complexifia. Et le Murphy resta dressé face à elle, sourcils légèrement froncés. Tentant de comprendre ce qui était en train de se passer. « You may look like her, but you’re not. She wouldn’t do that. » « Y’think so? » Le rire s’échappa, bref, alors qu’elle appuyait ses deux mains sur son torse. « Well, trust me, she desperately wants to. » Et elle tapote la veste en cuir, l’insolente, tandis que les mâchoires de l’homme se serrent légèrement. Son coeur s’est emballé, sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Et il ignore s’il s’agit de ses mots ou de l’adrénaline — il ignore ce qui est en train de se passer. « Get out. » Une petite moue lui répondit, alors que l’inconnue haussait les épaules, secouant par là même la tête. « No. » Les regards se croisent à nouveau, et le sourire revient se poser sur les lèvres de l’inconnue. Droit, franc. Innocent. « I like it here. » « Why are you doing this? » Un instant, le silence se pose sur la pièce. Électrique. Puis, au bout de quelques secondes, la sentence tomba. Sans sourire, sans lueur innocente dans les yeux. « Because I hate you. » Le silence revint. Un instant, l’homme dévisagea la jeune femme qui lui faisait face. Toute trace de la personnalité de Lenny avait disparu de ses traits. Il ne faisait plus aucun doute, désormais : qui que soit cette chose, ce n’était pas Lenny. « So you possessed her. » Le rire éclata face à lui. Il ne le lui rendit pas, attendant impassiblement qu’elle en ait terminé. Lorsqu’elle le regarda à nouveau, ce fut une expression de mépris qui se mit à habiter ses traits. « No. No I didn’t. » Elle renifle, s’éloigne d’un pas. Hausse les épaules, à nouveau. Fait un tour sur elle-même, comme pour inspecter le salon dans lequel elle se trouvait. « I did better. » À nouveau, ses yeux rejoignirent ceux d’Eli. Il n’avait pas bougé, commençant à peine à reculer vers la chambre à coucher. « I became her. » Le sourire se posa sur les traits volés. « So she could feel guilty. » « For what? » « For killing you, baby. »

Le frisson lui tomba le long de l’échine, alors qu’il serrait les dents. Il voyait son regard acéré, la voyait tenter de décrypter ses émotions et ses intentions. Il ne comprenait pas tout ce qui était en train de se passer. Mais ce qu’il savait, c’était qu’il était en danger. Ses pensées balayèrent l’appartement, tandis qu’il tentait d’échafauder le plus rapide des plans. Courir jusqu’à la chambre serait le plus simple. Attraper le revolver caché sous le lit, et la tenir en joue. La faire reculer, et la maîtriser. Puis, essayer d’appeler Lenny — la vraie Lenny. Et si elle ne répondait pas, appeler la police. Non. Pas la police. Riley serait une meilleure idée. Riley saurait quoi faire. Riley saurait ce qu’elle était. « Is it your plan? » Sous ses yeux, la jeune femme sortit de sa ceinture le revolver. Celui caché sous son lit — celui qu’elle avait su où trouver, dieu seul savait comment. « Sorry. I had it first. » Elle leva l’arme, la braquant sur l’ancien soldat sans ciller. Et au moment où son pouce allait pour l’armer, il avala la distance qui les séparait, se saisissant de son poignet, le tordant pour la faire lâcher. L’arme tomba. Un coup de pied, et elle glissa plus loin, près de l’entrée. Mais alors qu’il s’apprêtait à lui faire une clé de bras et à lui faire perdre l’équilibre pour la maîtriser, la seconde main de la jeune femme attrapa le col de sa veste. Et sans qu’il ne comprenne ce qui se passait, son genou s’enfonça dans son abdomen, en même temps qu’elle le faisait voler contre l’étagère la plus proche.

Le choc fut violent. Il s’effondra au sol, le souffle coupé, une douleur sourde résonnant à l’arrière de son crâne. Ne comprenant pas comment une telle force pouvait provenir d’un si petit gabarit. « You, idiot. » Elle empoigna le col de sa veste à deux mains, le remettant debout comme s’il n’avait rien pesé. Et alors, les premiers coups partirent. Les poings à la force surhumaine s’écrasèrent contre les traits de l’ancien soldat, tandis qu’il reprenait ses esprits. Une fois. Deux fois. Puis ses bras à lui se redressèrent. Une main attrapa les cheveux de la créature, tandis que l’autre bloquait un coup. Une fraction de secondes plus tard, son front heurtait celui de la jeune femme, et un coup dans le tibia la forçait à perdre l’équilibre. Sans lui laisser le temps de souffler, il envoya son genou dans sa poitrine, avant de lui fracasser la tête contre l’étagère. Et il se dégagea, tant bien que mal. Le sang coulant de son nez, la douleur lui faisant aisément comprendre qu’il était cassé. Le rouge se glissa dans son champ de vision alors qu’il essuyait son arcade sourcilière. Shit. Quel que soit ce truc, il devait le lui accorder : il savait cogner.

Alors qu’il allait franchir les quelques mètres qui le séparaient de l’arme à feu, il la vit remuer du coin de l’œil. Jeter ses bras vers lui, tenter de l’attraper. Il voulut faire un pas en arrière pour lui échapper — partir attraper cette arme, sa seule chance de s’en sortir. En vain. Les doigts se refermèrent autour de sa cheville, et tirèrent. Une nouvelle fois surpris par la force qu’elle manifestait, il s’écroula au sol. Envoya un coup de pied pour tenter de se débarrasser d’elle — mais une fois encore, en vain. De sa main, elle arrêta le pied. Ses doigts se refermèrent autour, alors qu’elle le tirait violemment vers lui. Donnant un coup féroce dans son épaule, et la déboîtant soigneusement. Il ne put retenir un cri bref sous le coup de la douleur, tandis qu’elle écrasait son second poignet du genou, venant se placer à califourchon sur lui. Et alors qu’au bout de son épaule démise, sa main tentait de l’attraper, elle appuya sur la blessure du plat d’une main, se servant de l’autre pour commencer à le ruer de coups.

Rapidement, pourtant, elle se redressa. Elle n’arrêta pas pour autant, le martelant de coups de pied, s’acharnant désormais sur ses côtes. Sans parvenir à riposter, le soldat se recroquevilla sur lui-même. Il ne pouvait plus rien faire — il le savait. Avoir échappé à la balle dans la tête une première fois relevait visiblement de l’exploit. Et à en juger par la détermination qui régnait sur les traits de la brunette, la seconde fois ne se produirait pas.

Le talon s’écrasa une dernière fois dans ses côtes, avant que le pied, poussé par le rebond, ne fracasse son visage. Sur quoi elle s’éloigna d’un pas, haletante. Lui resta là. Immobile. Incapable de bouger, incapable de réagir. Tout juste bon à relever le nez pour la regarder. Tout juste bon à la discerner, d’un œil en train d’enfler à vue d’œil. Lenny. C’était Lenny.

Lenny qui se dirigeait vers l’arme à feu, maugréant des insultes auxquelles il ne prêtait plus attention. Lenny qui se rapprochait à nouveau de lui, vérifiant les munitions. Lenny, qui poussait son épaule blessée du bout du pied, se moquant éperdument du rictus de douleur qu’elle pouvait lui arracher. Lenny, qui le forçait ainsi à se mettre un peu plus sur le dos, et à la regarder. Lenny, le regard vidé d’émotions. L’âme vidée d’elle-même. « It’s shameful, though. » Lenny, qui renifle. Lenny, qui lui le tapote de la pointe du pied, comme pour voir s’il est encore capable de réagir. « You’re such a good kisser. » Lenny, qui se fige. Qui le regarde, immobile, durant quelques instants. Et qui n’aura pas la moindre pitié — il le sait. « I suppose she’ll never know. »

L’arme se lève, le canon se braque sur son visage. Et malgré l’adrénaline qui court dans ses veines, il ne bouge pas. Immobile. Incapable de remuer. Incapable d’être assez rapide, avec autant d’os brisés, pour se relever et l’empêcher de tirer. Incapable de faire quoi que ce soit pour échapper à cette mort qu’il n’était pas certain d’avoir méritée. Cette mort, donnée des mains de la seule personne qu’il n’aurait jamais cru capable d’un tel acte.

La seule personne à qui il aurait confié sa vie les yeux fermés.
Cette même personne, qui venait de choisir de la lui enlever.

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hallows
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faceclaim : jenna coleman (par wild heart).
nom du personnage : lenny morland.
partenaire de rp : blue walrus (eli murphy).
univers de jeu : univers surnaturel.
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Feuille de personnage

nom du personnage
: lenny morland.
âge : trente-quatre ans.
informations : elle a fait des études en architecture, mais cela fait des années qu'elle n'a pas oeuvré dans son domaine. / le surnaturel fait partie de sa vie depuis toujours, bien qu'elle ait appris à l'oublier avec des thérapies. / son frère aîné, qui était soldat, est mort tragiquement voilà quelques années. elle ne s'en est jamais vraiment remise. / elle a toujours rêvé d'avoir une famille à elle, mais elle n'a connu que de lamentables échecs amoureux. / curieuse, polyvalente, talentueuse, elle réussit ce qu'elle entreprends et ne laisse pas sa place. / bornée, sensible, émotive, elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ou à se refermer sur elle-même. / solitaire, presque sauvage, elle n'est pas douée pour se faire des amis et n'en veut pas non plus. / amoureuse depuis toujours du même homme, elle n'a jamais réussit à l'oublier, pas vraiment. et maintenant qu'il est de retour dans sa vie, elle ne veut plus le lâcher. / elle n'a pas de chez elle; plutôt nomade, elle voyage beaucoup et donc ne prends jamais le temps de s'installer nulle part. / bisexuelle, elle n'a jamais fait de différence. bien qu'elle préfère généralement les femmes, certains hommes parviennent à attirer son attention. / logique et stratégique, elle est douée pour les mathématiques et la recherche. cela l'aide aussi beaucoup dans ses dessins de bâtiments. / elle aime les longues balades en voiture, les vinyles d'elvis et compter les étoiles. / son frère ainsi qu'eli étaient dans l'armée américaine, elle est donc sensible à ce sujet, et il ne faut pas dire quoi que ce soit de dérangeant sans s'attirer ses foudres.
MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 10:09 am

Lenny courrait. Le coeur serré, les poumons brûlant, elle se précipita vers la petite voiture, se jetant sur le siège conducteur. Ses doigts fébriles eurent du mal à agripper la clé – une fois que ce fut fait, elle enclencha celle-ci dans le contact, et démarra en trombe, tentant tant bien que mal d’ignorer les mots tournant en boucle dans son esprit. À bout de souffle, elle s’engagea dans les rues de Blackwater Falls sans même enregistrer ce qu’elle faisait. Son pied lourd sur l’accélérateur, elle grilla deux arrêts stop sans même le réaliser. Il lui fallait juste arriver le plus vite possible. Peut-être était-ce déjà trop tard. Peut-être que le pire était déjà arrivé. Lenny ne pouvait s’autoriser à le considérer. Elle devait rester concentrée, et continuer à avancer. Elle devait le retrouver. Le retrouver, avant qu’elle ne le retrouve. Le souffle brûlant, l’instinct de Lenny lui hurlait d’aller plus vite, toujours plus vite. Comme si le décompte avait commencé au moment où elle avait vu la photo. Un décompte qu’elle devait déjouer à tout prix. Il y avait une vie en jeu, et pas n’importe laquelle. Elle devait arriver avant elle. Elle devait arriver avant qu’il ne soit trop tard. S’arrêtant brusquement à un feu rouge, Lenny tenta de prendre une grande inspiration, mais tout était bloqué. Elle ne pouvait penser qu’à une chose.

Eli.

Ça avait commencé de manière tellement bête. Elle avait juste eu besoin de se changer les idées après ce qui s’était passé. Trouver une manière de s’enlever les mots de la tête, ces mots comme imprimés au fer rouge sur sa peau. Et elle avait croisé la voisine. Celle qui occupait la chambre à côté de la sienne – une polymorphe, à qui Lenny avait laissé la vie sauve. Instance rare, pour une chasseuse comme Lenny, mais c’était tout de même arrivé. Elle n’avait jamais fait de mal à personne, pas volontairement, et avait bien convaincu Lenny qu’elle comptait se tenir à carreau. Toutes les créatures n’étaient pas des monstres – c’était ça que Carson lui avait appris. Alors Lenny avait lâché l’affaire. Avait décidé de lui faire confiance. De croire la voix tremblante qui s’était échappée de ses lèvres alors qu’elle lui avait raconté son histoire. D’accorder le bénéfice du doute à une jeune polymorphe qui tentait juste de se faire une place dans le monde.

Elle avait croisé la voisine, qui allait se chercher à manger. Et elle avait proposé à Lenny de venir avec elle – de l’inviter. C’était la moindre des choses, qu’elle disait. Alors Lenny avait sourit, avait dit que c’était bien la première fois qu’on l’invitait à manger en remerciement de pas avoir tué quelqu’un. Elles avaient rigolé. Elles sont allées manger. Une fois, deux fois. Elles ont regardé un film. Lenny s’est endormie dans la mauvaise chambre – et elles avaient rigolé. Ça faisait du bien à Lenny. Ça lui faisait oublier, un petit peu. Et voilà que la veille, Abigail l’avait embrassée. Et ça avait pas dérangé Lenny, pas vraiment. Sauf qu’elle pouvait pas. Son coeur était encore trop plein d’Eli. Eli, il s’en allait pas juste comme ça. Et elle aurait bien voulu qu’un peu de compagnie lui fasse oublier. Mais ça faisait juste lui rappeler. Alors elle avait gentiment repoussé Abigail. Lui avait expliqué. Qu’elle pouvait pas. Que c’était pas sa faute – que y’avait juste quelqu’un qu’elle pouvait pas oublier.

Et ça avait été son erreur.

Elle aurait pas du parler d’Eli. Elle aurait juste du la fermer, et dire qu’elle voulait pas. Mais non. Il avait fallu qu’elle s’explique, parce qu’elle voulait pas froisser Abigail. Parce qu’elle sentait qu’elle pouvait lui dire. Parce que l’espace d’un instant, elle lui avait fait confiance. Et maintenant la vie d’Eli était en danger.

C’était arrivé vite par la suite – Lenny était repartie se coucher. Le lendemain, elle revenait de faire des courses qu’elle avait trouvé sa chambre en bordel. Ses affaires étalées partout, comme si on avait secoué ses bagages pour les faire voler à travers la pièce. Ses vêtements, ses souvenirs, tout ce qu’elle transportait avec elle partout. Paniquée, Lenny avait cherché ce qui avait été volé. Mais tout était là. La confusion s’était emparée d’elle – puis elle avait vu la photo. Sur le lit, à l’envers – comme si on l’avait jetée. Ça avait fait l’effet d’un coup de poignard quand elle avait retourné la photo.

C’était au camping. Elle devait avoir vingt ans. Elle, Charlie, Eli. Harper avait pris la photo. Souriants, tous les trois. Une photo que Lenny chérissait. Mais on l’avait massacré – elle, était intacte. Charlie aussi. Mais les yeux d’Eli avaient été rayés. Deux grands « X » remplaçaient ses pupilles, grattés de la photo avec rage et rancoeur. Le souffle de Lenny s’alourdit. Ça lui prit pas longtemps avant de comprendre ce qui s’était passé. Elle se rappela la drôle de lumière dans le regard d’Abigail, la veille. Alors Lenny avait jeté ce qu’elle avait besoin dans un sac, et avait couru jusqu’à la voiture. Parce qu’un tel geste de haine ne pouvait signifier qu’une chose – Abigail irait s’en prendre à Eli. Elle ne savait pas comment, et elle ne savait pas pourquoi. Mais elle ne prendrait aucun risque. Pas après tout ce qui s’était passé, pas après avoir mis la vie d’Eli en danger déjà une fois de trop.

La voiture s’arrêta finalement devant chez Eli. Lenny enclencha le frein à main et sortit, empoignant son shotgun et un couteau en argent – juste au cas. Le coeur battant dans sa poitrine, résonnant dans ses oreilles, elle se dirigea vers le numéro 123. En arrivant près de la porte, elle tendit l’oreille – il y avait une voix de l’autre côté, et ce n’était pas Eli. Une voix féminine. Posant son oreille contre la porte, Lenny reconnut finalement la voix. Abigail. Sans hésitation, la main de Lenny se porta sur la poignée et la tourna – déverrouillé. Elle s’engouffra à l’intérieur de l’appartement, relevant son shotgun devant elle, par précaution.

Ses yeux se posèrent sur la scène devant elle – Eli étendu sur le sol, clairement mal en point. Elle voyait le sang sur son visage, entendait son souffle lourd. Et elle. Debout à ses côtés, une arme de pointée sur son front. Elle, dans la chemise qu’elle portait la veille, elle, le regard sombre et vil, elle, qui menaçait. La surprise fit hésiter la chasseuse. « Well, look who’s here. Oops. » Un rire s’échappa de son clone – la polymorphe. Elle ne devait pas oublier. Ce n’était pas elle – c’était Abigail. « Come to watch the show ? It's all for you, y'know. » Lenny fixa son double de yeux noirs. Elle était venue s’en prendre à Eli en prenant son apparence – ça, ça ne passerait pas.

Lenny n’attendit pas d’avoir des explications. Elle n’attendit pas qu’elle-même – que la polymorphe – ouvre à nouveau la bouche, après que ses yeux rencontrent les siens. Elle n’attendit pas. Elle tira. Une fois, deux fois, trois fois. Les balles atteignirent toutes leur cible, déchirant la peau de son ventre et sa poitrine, faisant éclabousser le sang et les morceaux de tissu.

Le choc des tirs fit reculer la polymorphe, qui échappa au passage l’arme qu’elle tenait. Lenny s’avanca dans l’appartement, le regard droit, dur, glacial. La polymorphe releva des yeux colériques vers elle, un rire presque hystérique traversant ses lèvres. Lenny continua d’avancer. « You really think that - » Elle ne termina pas sa phrase. Alors qu’elle arriva près de la polymorphe, Lenny sortit son couteau de sa ceinture et le fit tourner entre ses doigts. S’emparant de la chevelure de la polymorphe, elle tira violemment sa tête vers l’arrière et enfonça la lame en argent dans sa poitrine. Droit dans le coeur. Les mots de cette dernière se transformèrent en une exclamation de surprise, puis en gargouillis. Lenny resta stoïque, fixant le visage de la polymorphe alors qu’elle poussait ses derniers souffles. « Yeah ? You were saying ? » Tournant lentement le couteau dans la plaie, elle lui jeta un regard de dégoût. Se rappelant ce qu’elle avait fait – elle s’en était prise à Eli. Eli, qui était juste derrière, qui respirait lourdement, qui n’était même pas en état de se relever. Elle s’en était prise à la personne qui ne pouvait pas être touchée. Lenny continua de tourner la lame, avant de lentement la retirer pour la ré-enfoncer à nouveau. Puis, lâchant le corps inerte, ce dernier s’écrasa sur le plancher de l’appartement dans un bruit sourd.

Seulement à ce moment Lenny revint-elle à elle. Clignant des yeux, inspirant profondément, la réalité s’ancra à nouveau. La polymorphe était morte. Gisant sur le sol, les yeux encore ouverts par le choc. La poitrine déchiquetée par le shotgun, un trou béant dans le coeur. Lenny l’observa. Tout était là. C’était elle – et elle ne bougeait plus. De toute façon, elle ne se relèverait pas, pas une lame en argent dans le coeur. Lenny avait l’étrange envie de reprendre ce couteau et de l’enfoncer dans son coeur à nouveau. Encore et encore. Elle avait pris son apparence. Son identité. Tout ça pour s’approcher d’Eli. Pour s’insinuer dans sa vie, et le faire souffrir. Elle avait touché à Eli. Elle avait fait du mal à Eli. Lenny ferma les yeux. Inspirant profondément, elle tenta de chasser le rouge dans son esprit. La chasseuse déglutit, expirant doucement. Et elle se retourna.

Eli.

Le regard doux, Lenny s’accroupit aux côtés d’Eli. Sa gorge s’assécha à la vue de ses blessures. Il était horriblement mal en point – il avait pris terriblement cher. Tout ça, à cause d’elle. Par sa faute – parce qu’encore une fois, elle n’avait pas été prudente. Lenny ravala sa honte et sa culpabilité, ce goût amer qui la fit presque grimacer. Mais il lui fallait s’occuper d’Eli avant tout, le soigner, s’assurer que tout pouvait guérir. « Eli… » dit-elle doucement, posant une main sur le front du brun. Sa poitrine lui faisait mal de le voir dans cet état. Elle laissa glisser son regard sur son visage, sur sa poitrine. Il ne semblait pas avoir de blessures par balle, ou rien qui saignait trop, à part son nez. « I’m so sorry… » Le murmure lui échappa tout de même, inévitable. Les mains tremblantes, Lenny posa une main sur son torse, sans appuyer.

« Can you move ? Can you get up ? » Sa voix était plus aigüe et tremblante qu’elle ne l’aurait voulu – mais l’adrénaline commençait tout juste à descendre, et elle n’était pas sûre de voir clair. Ce qui était certain, c’est qu’elle s’occuperait de lui. Qu’elle le mettait en lieu sûr, entre des mains sûres, si jamais c’était mieux. Car elle n’oubliait pas ce qu’Eli lui avait dit – reste loin de moi.

Mais s’te plaît, Eli, laisse-moi au moins t’aider. Et après, je disparaîtrai.  
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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 10:53 am

Immobile, impassible, il la regardait. Malgré le sang qui brouillait son champ de vision, il ne pouvait manquer le canon de l’arme, braqué vers son visage. La balle sortirait à n’importe quel moment maintenant — il le savait. Perforerait l’os crânien à l’entrée, puis à la sortie, laissant derrière elle une mare de sang. Le genre de chose qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir lui arriver — pas comme ça, en tout cas. Et surtout pas de cette main-là.

Ses pensées avaient arrêté de tourner. Il n’y avait aucune solution miracle, et il le savait. Il ne pourrait pas se relever assez vite — pas dans son état. Et les chances pour que quiconque arrive étaient pratiquement inexistantes. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était regarder la mort dans les yeux. Cette foutue mort, qui avait finalement pris le visage de la seule personne pour qui il aurait donné sa vie. Et il allait la donner, au bout du compte. Simplement pas de la manière dont il s’y attendait.

Mais alors que l’index de la créature se posait sur la gâchette sous le regard fixe et inébranlable de sa victime, la porte s’ouvrit. Son bourreau tourna la tête, et il ne put s’empêcher de faire de même, malgré la douleur que le geste provoqua. Lenny.

C’était la même. La même que celle qui tenait l’arme, la même que celle qui le frappait encore sans ménagement, quelques secondes auparavant. Mais cette Lenny-là, à l’inverse de celle qui tenait l’arme, possédait un regard qu’il reconnaissait. Un regard dans lequel il avait toujours aimé se perdre, et que recroiser aurait été son ultime souhait. Cette Lenny-là, elle se déplaçait de la manière dont il se souvenait. Même si, entre ses mains, elle avait opté pour un shotgun au lieu d’un paquet de pop-corn. Même si dans ses yeux d’ordinaire si doux brûlait une flamme de rage et de détermination qu’il ne lui connaissait jusqu’à lors pas. C’était elle. C’était bien elle. Il le sentait, jusqu’au fond de ses tripes. Et même si la peur de se faire tirer dessus n’en était pas vraiment diminuée, une part de lui était plus que soulagée. La véritable Lenny était ici. Quelle que soit cette chose, elle n’avait jamais été ce qu’il aimait. Elle n’avait fait qu’endosser la peau. Les cheveux, les lèvres et les yeux. La petite taille et les jolis doigts. Les lèvres. Mais jamais elle ne les avait vraiment possédés. Jamais Lenny ne l’avait embrassé. Jamais Lenny ne s’était tenue devant lui.

Les tirs ne le font même pas sursauter. Ses yeux s’écarquillent simplement, regardant la silhouette de la polymorphe lâcher son arme et reculer sous les impacts. Le sang de la créature l’éclabousse, mais il ne bouge pas. Il se contente de regarder le spectacle, impuissant. Recroquevillé sur le sol, le revolver chargé posé à quelques centimètres à peine de sa tête. Il observe la créature rire, se gausser d’être encore debout. Et si le spectacle devrait le choquer, il n’est plus certain d’y arriver. Plus certain d’avoir l’énergie nécessaire à se braquer contre ce qui était en train de se passer. Il regarde la vraie Lenny attraper les cheveux de la créature pour lui tirer violemment la tête vers l’arrière. Et, avec un pincement soudain pour ralentir son cœur battant, il la regarde planter un couteau dans le cœur de son sosie. La violence de la scène lui fait l’effet d’un nouveau coup dans l’estomac — mais il ne dit rien. Lenny avait changé, en douze ans. Il le savait. Il le savait. Mais le voir était définitivement une autre histoire.

Lorsqu’il comprend que la créature est en train de mourir, il ferme les yeux. Refusant de contempler le spectacle de Lenny — sa Lenny — qui lui retourne le couteau dans la plaie, et qui le ressort avant de l’y renfoncer. Il l’entend faire, et ça lui suffit. Le corps ravagé par les coups et l’adrénaline, l’esprit encore tétanisé de la scène qui avait manqué de se produire. Il était en vie. Il était en vie, et il peinait à le réaliser. Il lui fallait calmer son cœur, calmer sa respiration emballée. Il lui fallait ouvrir les yeux et regarder Lenny et le cadavre à ses pieds, pour comprendre ce qui était bel et bien arrivé. La créature était morte. Lenny — la vraie — était arrivée à temps pour l’aider. Juste à temps. De ces hasards qui n’arrivent pas, en temps normal. De ces coïncidences trop belles pour être vraies, mais sur lesquelles il ne risquait pas de cracher.

Quand il rouvrit finalement les yeux, Lenny était toujours debout aux côtés du corps. Elle ne bougeait néanmoins plus, se contentant de fixer le cadavre d’un œil noir. Lentement, il déglutit, et referma les paupières sans un mot. La respiration lourde, incapable de réellement remuer — et pas certain d’en avoir de toute manière envie. Ça prit quelques secondes encore avant qu’il ne l’entende bouger. Qu’il ne sente sa présence se déplacer dans l’air, pour venir à ses côtés. Et alors que la voix douce de la petite Morland s’élevait, les yeux du soldat s’ouvrirent à nouveau. Il sentit ses doigts se poser contre son front, et lutta pour ne pas sombrer à nouveau. Lorsqu’elle s’excusa, il se racla doucement la gorge, ravalant le sang qui s’y était accumulé. « It’s ok… » Il sentit sa main glisser, descendre pour se poser sur son torse. Et alors, il força sa respiration à devenir plus ample et plus profonde. À ne pas ralentir, à ne pas s’amenuiser. Il se força à lutter — pour elle.

Lorsqu’elle lui demanda s’il pouvait se lever, il soupira. Roula doucement sur le dos, malgré la douleur que ce simple geste provoquait. Il retint le gémissement de douleur, se concentrant sur les mots qu’il tentait d’aligner. « Yah… Yah… » À nouveau, il soupira. Ferma les yeux, laissa la douleur le submerger sans rien empêcher. « Gimme a second… » Une seconde pour se ressaisir, une seconde pour se rassembler. Pour puiser la force nécessaire à se redresser. Puis, sa main se posa au sol. Il bascula sur son bras valide, s’en servant comme appui pour commencer à se redresser. Le moindre mouvement faisait résonner la douleur dans tout son corps ; pourtant, il ne laissa pas échapper le moindre gémissement. Ceux-ci moururent dans sa gorge, alors qu’il retenait sa respiration pour les empêcher de voir le jour. Et seuls ses traits manifestèrent l’état de souffrance dans lequel il se trouvait. « I think I could use a little help… » Il grimaça, toussota. Son pied se posa à terre, prêt à recevoir son poids. « Careful… I think she cracked a few ribs… » The bitch. À dire vrai, il espérait surtout qu’aucune n’était cassée. Au vu de la violence des coups qu’il avait pris, il n’était pas impossible que la fêlure soit rapidement passée au stade de la cassure. Et l’idée de récupérer de ce genre de blessures ne l’enchantait pas. Pas en ce moment. La douleur de l’épaule disloquée, dont il gardait le bras serré contre lui pour l’empêcher de bouger, serait déjà suffisamment pénible à supporter.

Doucement, alors qu’il se relevait, ses yeux remontèrent vers Lenny. Vers sa mine fermée, ses traits inquiets. Et si une part de lui peinait à la séparer du monstre qui l’avait attaqué l’autre était parfaitement capable d’établir une distinction nette, et de se trouver soulagée de l’avoir à ses côtés. Lenny était là. Lenny venait de lui sauver la mise, sans hésiter ni sourciller. Lenny avait tué, sous ses yeux. Et son esprit avait encore du mal à digérer le spectacle auquel il avait assisté. « Are you ok?… » La question était basse. Sincère. Douce et inquiète, tout comme Lenny elle-même l’était avec lui. Car même s’il était celui qui avait encaissé les coups, il ne pouvait s’empêcher de voir la lueur dans ses yeux. La lueur honteuse et ravagée. La lueur souffrante, et paumée. Mais c’est pas de ta faute, Lenny. J’espère seulement que tu le sais.
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informations : elle a fait des études en architecture, mais cela fait des années qu'elle n'a pas oeuvré dans son domaine. / le surnaturel fait partie de sa vie depuis toujours, bien qu'elle ait appris à l'oublier avec des thérapies. / son frère aîné, qui était soldat, est mort tragiquement voilà quelques années. elle ne s'en est jamais vraiment remise. / elle a toujours rêvé d'avoir une famille à elle, mais elle n'a connu que de lamentables échecs amoureux. / curieuse, polyvalente, talentueuse, elle réussit ce qu'elle entreprends et ne laisse pas sa place. / bornée, sensible, émotive, elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ou à se refermer sur elle-même. / solitaire, presque sauvage, elle n'est pas douée pour se faire des amis et n'en veut pas non plus. / amoureuse depuis toujours du même homme, elle n'a jamais réussit à l'oublier, pas vraiment. et maintenant qu'il est de retour dans sa vie, elle ne veut plus le lâcher. / elle n'a pas de chez elle; plutôt nomade, elle voyage beaucoup et donc ne prends jamais le temps de s'installer nulle part. / bisexuelle, elle n'a jamais fait de différence. bien qu'elle préfère généralement les femmes, certains hommes parviennent à attirer son attention. / logique et stratégique, elle est douée pour les mathématiques et la recherche. cela l'aide aussi beaucoup dans ses dessins de bâtiments. / elle aime les longues balades en voiture, les vinyles d'elvis et compter les étoiles. / son frère ainsi qu'eli étaient dans l'armée américaine, elle est donc sensible à ce sujet, et il ne faut pas dire quoi que ce soit de dérangeant sans s'attirer ses foudres.
MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 11:25 am

La respiration de Lenny était lourde. Il lui semblait que de longs doigts s’étaient enroulés autour de ses poumons, l’empêchant de respirer correctement. Chaque bouffée étranglée, chaque expiration tremblante. Elle devait se raisonner. La polymorphe était morte. Elle ne pouvait plus faire de mal. Hors combat. KO. Elle pouvait se calmer. Elle était arrivée à temps – de justesse, certes. Pas trop tard pour éviter à Eli d’autres souffrances, d’autres coups. Mais au moins de justesse pour lui éviter une balle en plein crâne, une balle tirée pour des raisons qui lui échappaient encore, auxquelles elle n’avait pas pris le temps de réfléchir. Peut-être qu’il n’y en avait tout simplement pas. Peut-être que tout ça n’avait juste aucun sens – mais une telle barbarerie devait en avoir. Certainement, la polymorphe avait frappé avec un but en tête, pour avoir amoché Eli comme elle l’avait fait. Les yeux de Lenny parcouraient chaque fissure, chaque bleu, chaque goutte de sang. Présents par sa faute, peu importe ce que Eli pourrait dire – Lenny le savait, que c’était au moins un peu de sa faute. Mais le moment n’était pas pour elle de s’apitoyer sur son sort, il y avait plus urgent. Eli. Eli, qui avait le visage tordu par la douleur, les yeux vaporeux, le corps presque complètement cassé. Qui avait beau lui dire que c’était ok, Lenny savait que ce n’était pas le cas. Mais au moins, il n’était pas mort.

Il n’était pas mort.

Il lui demanda de lui laisser une seconde, et Lenny acquiesca, éloignant légèrement sa main pour lui permettre de bouger comme il souhaitait. Et il ne laissait échapper aucun son, le brun – mais Lenny pouvait presque sentir le tremblement de ses os et de ses muscles alors qu’il tentait de se redresser. Elle l’observa, impuissante, la gorge sèche, les yeux écarquillés. Prête à l’aider, prête à bouger, mais lui laissant le temps et l’espace qu’il prendrait. Et alors que dans la pièce, seule sa propre respiration se faisait entendre – Eli retenait la sienne – la réalité sembla s’ancrer dans l’esprit de Lenny. Elle venait de tuer un polymorphe – d’en massacrer un même – et ce, devant les yeux d’Eli. Elle n’avait pas réfléchi. Elle n’avait été guidée que par un fort instinct de survie, et par l’instinct incombattable qu’il lui fallait sauver et protéger Eli – et la seule manière définitive de le faire était de planter son couteau dans le coeur de celle qu’elle avait presque appelée son amie. Elle n’avait même pas eu l’occasion d’expliquer à Eli ce qu’elle faisait, ce que ça voulait dire, être chasseuse. Encore une fois, les étapes avaient été brûlées. Que penserait-il d’elle, à présent ? Après avoir été témoin d’un tel acte de violence de sa part ? Un acte que, douze ans plus tôt, elle n’aurait jamais pu accomplir ? Lenny déglutit, tentant de se raisonner. C’était trop tard pour revenir en arrière. Et de toute manière, inutile de le nier ou de se cacher – c’était ce qu’elle était devenue. Ce cadavre qui gisait à un mètre à peine d’eux, c’était ce qu’elle était devenue. Ce que ces douze dernières années avaient fait d’elle.

La voix d’Eli sortit Lenny de sa torpeur. « I think I could use a little help… » Ses yeux retombèrent sur le visage du soldat, et elle acquiesça vivement. « Of course. » Les deux mots lui échappèrent, la voix à moitié éteinte, sortant de ses lèvres sans qu’elle n’y songe vraiment. « Careful… I think she cracked a few ribs… » Lenny serra la mâchoire, ravalant à nouveau le goût amer de la culpabilité. Elle savait, elle n’avait pas donné les coups – mais c’était tout comme. Lenny approcha donc ses mains, observant le bras d’Eli, qu’il tenait appuyé contre lui. Et elle tenta alors de songer à une manière de l’aider à se relever, sans lui faire davantage mal – mais elle ne connaissait pas la nature de ses blessures ou leur gravité, et elle douterait bien qu’Eli serait honnête tant qu’au niveau de douleur qu’il ressentait vraiment. Et alors qu’elle pensait, elle sentit son regard se poser sur elle. Une seconde passa. Puis deux. Et Lenny ne pouvait se résoudre à lever ses yeux pour rejoindre ceux d’Eli. Elle en était incapable. Elle garda son regard vrillé sur le bras plié, le coeur serré. « Are you ok?... » Et alors seulement, les yeux de Lenny vinrent se poser dans ceux d’Eli. Elle avait entendu la douceur de sa voix, ressentait celle de son regard. Il n’était pas en colère contre elle. Et il lui demandait si elle allait bien. Elle. Alors qu’il venait de se faire mettre une raclée par une polymorphe présente par sa faute.

Eli.

« Hm. Yeah. I’m fine » répondit-elle simplement, la voix un peu étranglée. C’était vrai, après tout – elle n’avait pris aucun coup. Malgré tout ça, tuer la polymorphe avait été plutôt facile. Mais certes, elle était jeune, et Lenny était venue bien armée. Lenny se racla rapidement la gorge, préférant concentrer ses efforts sur Eli pour le moment. « C’mon. Let’s get you up. » Les mots résonnèrent dans l’appartement silencieux. Lenny glissa une main derrière la tête d’Eli, la plaçant dans le haut de son dos, tentant de trouver un point d’ancrage afin de l’aider. « On three, all right ? » Elle chercha dans son regard un approbation avant de continuer – elle ne voulait pas lui faire mal davantage. Surtout, surtout pas lui faire mal davantage. Une fois trouvée, elle hocha la tête. « One… two… three. »

Une fois Eli debout, Lenny resta auprès de lui quelques secondes afin de s’assurer qu’il n’allait pas retomber. Les poumons brûlant, elle l’observa, le regard inquiet. « Let’s sit down there » dit-elle, désignant le fauteuil le plus près – si Eli avait des côtes de fêlées, ou même de cassées, mieux valait qu’il ne mette pas trop de poids dessus. Lenny le guida donc délicatement jusqu’au fauteuil, qui heureusement avait été épargné pendant la bataille. Doucement, elle le laissa s’installer, tentant d’ignorer son coeur horriblement serré – il avait beau ne pas se plaindre, ne pas pleurer, ne même pas gémir, elle savait qu’il avait mal. Elle le connaissait assez pour ça. « Ok » soupira-t’elle en l’observant. « I, hm… » Elle se racla doucement la gorge. « I can go if you want. I can call someone trustworthy to help you. I'll clean up and I'll leave. If you prefer. » Une petite voix de gamine, sortant de ses lèvres. Elle était incapable d’oublier ce qu’il avait dit. Reste loin de moi. Elle pourrait comprendre qu’il préfère qu’elle parte – surtout après tout ça. Surtout après qu’elle n’ait réussi qu’à empirer la situation, qu’à lui attirer encore plus d’ennuis, à encore davantage mettre sa vie en jeu. Sa présence, depuis son retour, n’avait été que toxique – et elle partirait, s’il le voulait. Ne pas s’imposer encore plus. Et même si une partie d’elle se rappelait qu’il lui avait demandé si ça allait – avec cette douceur dans les yeux et dans la voix – l’autre tentait inlassablement de lui rappeler que ce n’était peut-être que son propre inconscient qui tentait de se convaincre qu’elle avait encore une place auprès d’Eli.

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informations : ancien navy seal, rapatrié après avoir pris des éclats de grenade dans l'épaule. ≈ il possède un oeil particulièrement vif, et était un tireur d'élite connu pour ne jamais manquer sa cible. ≈ aujourd'hui, il n'est plus qu'un pilier de bar à la capacité de résistance à l'alcool particulièrement élevée — une vie qu'il a choisie. ≈ il ne connaît l'existence du surnaturel que depuis très peu de temps, et a encore du mal à accepter l'idée. ≈ il a deux filles de dix et huit ans, julia et sophie, qui vivent avec son ex-petite amie, à calgary. ≈ il a vécu plusieurs années chez les parents de son ancien meilleur ami (aujourd'hui décédé), il y a longtemps de cela. aujourd'hui encore, il n'a jamais vraiment oublié la complicité qui s'était développée entre lui et la cadette de la famille, Lenny. ≈ c'est d'ailleurs Lenny qui lui a appris l'existence du surnaturel. Lenny, qu'il a repoussée après cette révélation, lorsqu'il a compris qu'il y avait déjà été confronté, et que le surnaturel lui avait pris à plusieurs reprises les gens qu'il aimait. ≈ il se fait désormais à l'idée, et essaye de continuer d'avancer.
MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 12:04 pm

Tout était confus. Ce qu’il ressentait, ce qu’il voulait — tout particulièrement ce qu’il voulait. La seule chose, claire et nette, qui transperçait la brume qui l’enveloppait, c’était la douleur. Franche, ciblée ; souffrance qui se répercutait dans tout son être, alors qu’il tentait de se relever avec lenteur. La douleur, oui ; mais aussi la voix de Lenny. À l’écouter, elle allait bien. Elle était prête à l’aider, et elle ne semblait pas avoir pris de coups dans l’altercation. C’était un bon point. Un point qui rassurait Eli, même s’il avait conscience de l’absurdité de son inquiétude. Il ne pouvait juste pas se l’expliquer — tout ce qui comptait, c’était que Lenny soit en pleine santé.

S’il sentit qu’elle lui fournissait une réponse rapide et évasive, il ne s’attarda pourtant pas à approfondir la question. Il aurait aimé savoir comment elle se sentait, au-delà d’une condition physique parfaite. Il aurait voulu savoir ce qui se tramait dans son regard. Ce qui remuait dans son esprit visiblement agité, et qu’elle tentait à tout prix de lui dissimuler. Mais il ne dit rien. Il garda sa curiosité pour plus tard, se concentrant sur les appuis qu’elle lui proposait. Et il se releva péniblement, le Murphy. Suivant le décompte sans un bruit. Ralenti et handicapé par les différents points sensibles où son agresseuse avait frappé sans ménagement. Il se refusait à grogner, ou à émettre le moindre son. Il ne voulait pas inquiéter Lenny. Pas plus qu’elle ne l’était déjà, en tout cas.

Lorsqu’il fut finalement sur pieds, il sentit qu’elle s’immobilisait. Qu’elle lui laissait le temps de respirer, et de retrouver des appuis solides et peu douloureux. Il ne bougea pas. Respiration sifflante, l’attention focalisée sur la faiblesse de ses jambes. Et quand elle lui indiqua le fauteuil à quelques mètres de là, il hocha la tête. Il ne pourrait pas tenir ainsi dressé très longtemps, et il le savait. Il sentait déjà ses forces le quitter, lentement mais sûrement. Le quitter pour l’aider à gérer la souffrance qui paralysait son épaule et ses côtes. Plus vite il serait dans ce fauteuil, mieux cela vaudrait. Il n’avait aucune envie de s’effondrer sur l’épaule à Lenny, aussi doux son contact puisse-t-il être. Il n’avait pas envie d’être ce poids-là, pour elle. Pas envie d’être encore davantage ce boulet que toutes les circonstances pointaient.

Il se laissa finalement tomber dans le fauteuil avec lenteur, amortissant sa chute de son bras valide. Il ne se cala cependant pas contre le dossier, évitant tout appui et toute position qui auraient pu exercer trop de pression sur ses côtes. Ainsi resta-t-il quelque peu avancé, reprenant son souffle comme il le pouvait. Non sans retenir un grand soupir de soulagement de rencontrer enfin une surface plus confortable que le sol ou les poings. « Thank you. » Les mots s’échappèrent dans son soupir, doux. Il les souligna d’un petit sourire, la remerciant par là-même d’être venu l’aider, et de l’avoir ainsi escorté. Pourtant, ce qu’il vit sur les traits de Lenny fit disparaître peu à peu le sourire qui avait émergé. Il fronça les sourcils, tandis qu’elle essayait visiblement de fuir son regard autant qu’elle le pouvait. Et lorsqu’il entendit ses propos, il ne put retenir un léger soupir peiné.

Il comprenait. Il comprenait ce qu’elle avait dans la tête, ce qu’elle ressentait. Il comprenait ce que tout cela voulait dire pour elle. Il se souvenait des mots cruels qu’il avait prononcés, et qui le torturaient depuis la fâcheuse seconde où ils avaient franchi la lisière de ses lèvres. Pourtant, à cet instant, sa réponse était aussi claire que sa volonté. Pars pas, Lenny. S’il te plait. « No. Please, stay. » La voix n’était pas puissante, et loin d’être dure ou sans appel. Bien au contraire, même — le ton doux et enveloppant s’était étiré vers Lenny, presque suppliant. Et si modeste, pourtant. « I’d like you to stay. » Lorsqu’il répéta, son regard cherchait à croiser celui de Lenny. Fixe, incapable de se détourner de ce doux visage dont il avait si souvent rêvé après l’avoir repoussé. « You’re the most trustworthy person I know. » Il toussota, brièvement. Reniflant, essuyant le sang qui perlait de sa lèvre. « And I’m sorry for what I told you the other day. » Ses yeux ne lâchaient plus ceux de la jeune femme. Il était lucide — et tout, dans son attitude, le criait. La douleur ne lui avait pas fait perdre la raison. Le choc ne l’avait pas sonné au point que toute logique en fut oublié. Il savait ce qu’il avait dit — il s’en souvenait. Mais pour le moment, il voulait la voir rester. Pour le moment, rien d’autre n’importait.
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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 1:08 pm

Les sentiments contradictoires se déchiraient à l’intérieur de Lenny. La part d’elle qui voulait rester, soigner Eli, du mieux qu’elle le pouvait, pour rattraper tout ce mal, pour peut-être avoir l’occasion de lui dire comment elle était désolée. Et l’autre part, qui disait qu’elle devrait partir. Laisser Eli tranquille, quitter Blackwater Falls, mettre le plus de distance entre elle et lui, pour lui laisser une chance, lui éviter l’inévitable désastre suivant, cesser de risquer sa vie en étant proche de lui. Perdant pied, Lenny n’osait plus bouger, n’avait que murmuré ces quelques mots à l’intention d’Eli, lui lançant la balle – égoiste, peut-être. Mais au fond d’elle, sans doute voulait-elle savoir si lui voulait qu’elle reste ou pas. Un mot de sa part et elle partirait – mais dans le cas contraire, elle voulait au moins en avoir le coeur net. Savoir si la route avait une possibilité de s’éclaircir, s’il y avait quelque chose au-delà des sombres arbres, ou si la route se terminait là. Une route qu’elle avait empruntée voilà si longtemps, sur un banc à Coeur d’Alene, elle toujours une gamine, Eli avec une cigarette au coin des lèvres, la nuit les enveloppant.

Ce fut un soupir qui passa d’abord les lèvres d’Eli – et Lenny lui jeta un coup d’oeil furtif, tentant d’ignorer le serrement dans sa poitrine à la vue de son corps recroquevillé, du sang sur ses mains, des ecchymoses déjà visibles sur son visage. Tout ça à cause d’elle. Les secondes passèrent, longues, pénibles, alors que Lenny envisageait chaque scénario possible. Et finalement, le verdict. « No. Please, stay. » Et ça avait été dit avec une telle douceur, que Lenny dut presque se faire violence pour ne pas laisser ses yeux se remplir de larmes. Il voulait qu’elle reste – vraiment. Elle battit des paupières, s’autorisant à laisser son regard traîner sur lui un peu plus longtemps. « I’d like you to stay. » Il ne lui disait pas, il lui demandait – il la suppliait presque. La gorge de Lenny se serra, son coeur manquant quelques battements. Déglutissant, elle laissa ses yeux rencontrer ceux d’Eli. Les souvenirs l’envahirent aussitôt, récents et moins récents, la fresque de leur histoire envahissant sa mémoire. Eli. « You’re the most trustworthy person I know. And I’m sorry for what I told you the other day. » Leurs regards croisés, ils étaient incapables de se détacher. Les yeux de Lenny, remplis d’une douceur presque tendre, ne voulaient plus rien sauf se plonger dans le regard de celui qui avait tant encaissé par elle. Pour elle.

Elle déglutit à nouveau, essayant de mettre les chances de son côté pour ne pas trop laisser transparaitre toutes les émotions qui l’envahissaient – même si elle se doutait que ça ne servait à rien, que ses yeux trahissaient tout, qu’Eli la connaissait trop bien pour ça. « I’m sorry too » déclara-t’elle d’une voix tranquille, légèrement tremblotante. Car elle l’était – tellement. « None of this should've happened. You deserve better. »

Elle fit un pas ou deux, le coeur battant, les poumons serrés. Des milliers de mots au bord des lèvres, exprimant tout ce qu’elle ressentait, tout ce qu’elle regrettait et qu’elle voulait lui dire – mais ils ne voulaient pas sortir. Ils ne voulaient pas s’assembler, pas pointer le bout de leur nez. Alors Lenny se contenta de se racler la gorge doucement, et de lancer à Eli un doux sourire. « How about we get you fixed, now, huh? You have first aid? » Lenny était loin d’être infirmière – mais elle avait quelques chasses à sa ceinture, et elle avait appris les rudiments. Elle donnerait à Eli tout ce qu’elle avait. Rien de moins.

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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 1:32 pm

Il fallait qu’elle comprenne. Qu’elle comprenne à quel point il était désolé, à quel point il s’en voulait. Il fallait qu’elle l’écoute, et qu’elle accepte ses excuses. Car à cet instant précis, Eli ne se croyait pas capable de continuer plus longtemps comme ça. Pas capable de continuer d’avancer, alors qu’il avait interdit à Lenny d’être à ses côtés. Elle devait être là. Elle devait rester. Elle représentait toutes ces bonnes choses auxquelles, à un moment donné, il avait choisi de tourner le dos. Ces bonnes choses qu’il regrettait d’avoir repoussées. Et pour une fois, il avait la chance de se rattraper. La chance qu’il n’avait jamais eue avec Mina, la chance que la mort de Charlie avait gâchée. La chance qu’il espérait depuis plusieurs années déjà. Une chance que, cette fois, il ne laisserait pas glisser entre ses doigts.

Ses yeux continuaient de fixer la jeune femme. Et elle le lui rendait bien, Lenny — les prunelles vrillées dans celles du Murphy, absorbant chacun des mots qu’il prononçait de cette voix faible et mais tendre. Et il voyait les émotions l’envahir. Il la voyait, bouleversée, tentant de garder au mieux le peu de consistance qu’il lui restait. Lorsqu’elle s’excusa, il ne put empêcher un léger sourire de lui étirer les lèvres. La douleur le reprit, et le sourire se fana aussi vite qu’il était arrivé — mais l’important était l’idée. Il secoua doucement la tête alors qu’elle poursuivait, ne pouvant empêcher un nouveau soupir de s’échapper d’entre ses lèvres. Son regard s’éloigna un instant du sien, alors que sa main rejoignit ses côtes, sans pour autant exercer la moindre pression ; il se contentait d’essayer de juguler la douleur comme il le pouvait. « It’s not your fault. » Ses yeux se relevèrent à nouveau vers Lenny. Et la douce fermeté qui habitait son regard souligna habilement ses propos, tandis qu’il poursuivait. « And you can’t decide what I do or do not deserve. It’s not your word to have. »

Le nouveau sourire qui passa sur ses lèvres se fit plus prudent ; la douleur fut modeste, et le rictus put rester en place durant quelques instants. Et elle le lui rendit, la douce Lenny. Proposant de commencer à s’occuper de ses plaies. Proposant de l’aider. Il hocha doucement la tête, prenant garde à ne pas trop bouger. La souffrance résonnait dans tout son corps, et il lui semblait que la créature n’avait rien épargné. Pas même sa peau. « Yah, sure. In the bathroom. Top drawer, I think. And I’ve got some icepacks in the freezer. » Efficace, et simple d’accès. Il lui avait fallu se rafistoler plus d’une fois, depuis qu’il avait emménagé dans le coin. Il avait la fâcheuse manie de s’attirer des ennuis partout où il allait, et il avait depuis appris la leçon : avoir de quoi se soigner, même sommairement, était une assurance certaine pour éviter l’hôpital. Il avait beau avoir appris à vivre avec la douleur au fil des ans, l’envie de l’atténuer n’en était jamais moins alléchante. Et si Lenny pouvait l’aider, à cet instant précis, il était alors bien mal placé pour refuser.
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informations : elle a fait des études en architecture, mais cela fait des années qu'elle n'a pas oeuvré dans son domaine. / le surnaturel fait partie de sa vie depuis toujours, bien qu'elle ait appris à l'oublier avec des thérapies. / son frère aîné, qui était soldat, est mort tragiquement voilà quelques années. elle ne s'en est jamais vraiment remise. / elle a toujours rêvé d'avoir une famille à elle, mais elle n'a connu que de lamentables échecs amoureux. / curieuse, polyvalente, talentueuse, elle réussit ce qu'elle entreprends et ne laisse pas sa place. / bornée, sensible, émotive, elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ou à se refermer sur elle-même. / solitaire, presque sauvage, elle n'est pas douée pour se faire des amis et n'en veut pas non plus. / amoureuse depuis toujours du même homme, elle n'a jamais réussit à l'oublier, pas vraiment. et maintenant qu'il est de retour dans sa vie, elle ne veut plus le lâcher. / elle n'a pas de chez elle; plutôt nomade, elle voyage beaucoup et donc ne prends jamais le temps de s'installer nulle part. / bisexuelle, elle n'a jamais fait de différence. bien qu'elle préfère généralement les femmes, certains hommes parviennent à attirer son attention. / logique et stratégique, elle est douée pour les mathématiques et la recherche. cela l'aide aussi beaucoup dans ses dessins de bâtiments. / elle aime les longues balades en voiture, les vinyles d'elvis et compter les étoiles. / son frère ainsi qu'eli étaient dans l'armée américaine, elle est donc sensible à ce sujet, et il ne faut pas dire quoi que ce soit de dérangeant sans s'attirer ses foudres.
MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 2:01 pm

Lenny aurait presque pu s’étrangler avec tous les mots qui se chamaillaient dans sa gorge. Tout ce qu’elle voulait dire, depuis tellement de temps, tout ce qu’elle avait besoin de dire. Ça chatouillait et ça brûlait, mais rien ne voulait sortir. Et peut-être que c’était mieux comme ça. Après tout, l’heure n’était pas à la nostalgie, ou aux explications, ou même aux excuses. Eli était mal en point, ça se voyait partout, dans ses yeux, dans ses traits, dans sa posture, dans la manière qu’il souriait et se tenait. Et Lenny n’avait pas envie de le laisser souffrir une minute de plus, du moins pas sans qu’elle essaie au meilleur de ses capacités d’alléger sa peine. L’essentiel avait été dit : elle était désolée. Elle savait qu’il répondrait que ce n’était pas de sa faute, mais Lenny savait au fond de son cœur que ce n’était pas tout à fait vrai. Elle était loin d’être blanche dans cette histoire, mais peut-être que ce n’était pas grave. Que la question n’était pas là. Que la question n’était pas de faute, mais de responsabilité. Et cette dernière, elle allait la reconnaître. Ne pas s’enfuir, ne pas se cacher. Surtout pas aujourd’hui, surtout pas maintenant. Surtout pas avec Eli. Surtout pas avec tout le temps qui s’était écoulé depuis leurs jeunesses, depuis ces soirées en voiture, depuis ces paroles échangées en confidence, depuis ces sourires qu’elle n’avait jamais pu oublier.

Il fallait maintenant se concentrer sur l’essentiel, maintenant que les premiers drapeaux blancs avaient été levés. Lenny acquiesça à la réponse d’Eli, gardant son sourire levé pour lui. « I’ll be right back » dit-il en un souffle, tournant sur ses talons pour aller parcourir l’appartement, détournant son regard du sien. Et c’est un soupir tremblant qui s’échappa de ses lèvres alors qu’elle se dirigea vers le couloir où devait certainement se trouver la salle de bain. Eli voulait qu’elle reste. Il était désolé. Elle ne lui en voulait pas. Surtout pas. Mais elle ne pouvait cacher son soulagement face à son attitude d’aujourd’hui. Que même après tout ça, finalement, il voulait bien d’elle. Il voulait bien qu’elle reste. Le cœur de Lenny dérailla à cette pensée, et elle ne put retenir un sourire de se lever sur ses lèvres, le sourire rappelant bien celui d’une gamine qu’elle avait un jour été.

Une fois dans la salle de bain, Lenny s’empara de la trousse de premiers soins pour ensuite se diriger vers la cuisine, s’emparant d’un pack de glace et de deux linges. L’un, elle garda sec – l’autre, elle humidifia sous l’évier. Elle retint son regard, qui avait bien envie de s’évader un peu sur les alentours pour découvrir un peu mieux l’appartement où Eli résidait. Mais ce n’était pas le moment; concentre-toi, Len.

Équipée de ce qu’il fallait, Lenny revint au salon et prit place sur le fauteuil aux côtés d’Eli, déposant son arsenal sur la petite table à café. Elle lui lança un petit sourire, à la fois timide et complice. « Ok. I’m no nurse, but I know a few things. And I know that you do too. So we’ll do our best. Right? » Rejoignant son regard, elle ouvrit la trousse de premiers soins. « What hurts the most? Your nose? » Il y avait plusieurs blessures à traiter, mais le plus urgent serait le mieux. Et elle n’était pas la meilleure pour juger; Eli l’était.

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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 2:50 pm

Il hocha brièvement la tête lorsqu’elle s’éloigna, acquiesçant aux quelques mots qu’elle lui servit. Il n’allait pas bouger. Il n’en était de toute manière pas capable, et n’en avait, d’ailleurs, aucune envie. La seule chose qui lui parlait vraiment, c’était un pack de glace et un oreiller. Se laisser aller dans le fond du fauteuil, une fois que son épaule serait remise en place, et fermer les yeux. Appliquer la glace qu’il faudra sur ses paupières, pour les empêcher de gonfler. Et, enfin, se détendre. Essayer d’oublier ce qui s’était passé. Oublier que le sosie de Lenny était entré par effraction, sans apparente difficulté. Oublier qu’il avait tenté de le tuer, et qu’il avait bien failli y arriver. Oublier le couteau que Lenny avait planté dans le cœur de la créature — oublier toutes ces choses qui habiteraient sans aucun doute ses cauchemars pour les nuits à venir. Oublier. Oublier. Mais comment oublier, lorsque les yeux vides de l’étrange monstre qui l’avait attaqué continuaient de fixer le mur, à quelques mètres de là à peine ? Comment tourner la page et ne pas s’attarder à cet incident, quand son sang et celui de la chose barbouillaient le parquet, et serait de toute évidence une véritable plaie à nettoyer ? Le tapis était foutu, les livres étaient éparpillés à terre. Les étagères elles-mêmes étaient brisées, pour certaines — sans compter les quelques cadres, face contre terre, dont la vitre était éparpillée contre les couvertures des divers ouvrages. Devoir ranger ne lui faisait pas peur. Les cadavres, il en avait vu d’autres. Mais c’était la combinaison des deux qui lui tombait alors sur le cœur. Ce corps sans vie, étendu chez lui. Cette chose dont il leur faudra se débarrasser avant qu’elle ne leur attire des ennuis. Et les dégâts qu’il y aurait à réparer, sur lui comme dans son environnement de vie. Il serait trop facile de l’associer à ce meurtre. Il ignorait si c’était le nom que Lenny donnait à ce genre d’exécution sommaire ; dans son esprit à lui, les choses étaient plus embrouillées que jamais. Il savait que c’était de la légitime défense. Mais il savait aussi que la nature de cette créature apportait une certaine dimension aux événements — une dimension qu’il n’était pas sûr d’encore bien saisir.

Les pas de Lenny, revenant dans le salon, détournèrent finalement son attention de la situation. Il la regarda s’installer, se concentrant sur elle pour oublier le cadavre à leurs côtés. Chaque chose en son temps. Il savait que Lenny ne le laisserait pas se débrouiller seul. Il savait qu’elle ne l’abandonnerait pas. Elle ne l’avait jamais fait.

Il lui rendit son sourire, pâle et léger, s’efforçant de ne pas tirer sur sa lèvre fendue. La quasi bonne humeur de la brunette lui réchauffait le cœur, et parvenait presque à lui faire oublier la situation désastreuse dans laquelle ils se trouvaient. Presque. « Right. » Il ferait tout pour l’aider au mieux ; elle n’avait pas à en douter. Il n’avait jamais été un expert, mais les années passées en zone de guerre lui avaient appris à se débrouiller. Et aujourd’hui, ils n’avaient que leurs deux sciences précaires pour s’en tirer. Aller à l’hôpital était la pire des idées — et même dans l’état où Eli était, il le reconnaissait.

« Shoulder. » se contenta-t-il de lâcher lorsque Lenny lui demanda ce qui le faisait le plus souffrir. Les traits un peu plus détendus que quelques minutes auparavant, il attrapa un pack de glace pour l’enrouler dans un linge et l’appliquer contre son œil. Il commençait à enfler — il le sentait. Ça n’annonçait rien de bon, et il espérait que le froid avait été appliqué assez rapidement pour empêcher que les choses ne dégénèrent trop. « I think she dislocated it. » Un sourire, bref ; et du fond de la gorge, le soupir d’un léger rire. « Well, I’m pretty sure she did, actually. »

Une grimace de souffrance le reprit, alors qu’il tentait de se replacer et de s’approcher du bord du fauteuil. Après un second soupir, s’efforça de se détendre. S’efforça d’oublier la douleur qui résonnait dans chacun de ses membres, et qui semblait réticente à l’idée de l’abandonner. « Or he did. I don’t know. I don’t even know what it was. » Ses yeux se reposèrent sur le cadavre, un peu plus loin. Son cœur se serra à nouveau, et ce fut péniblement qu’il déglutit. « So… That’s what you do, huh? You… Stop these things. Right? » Le ton de sa voix avait baissé d’un cran. Pourtant, aucune agressivité ne s’en échappait. Pour la première fois depuis les mots assassins qu’il lui avait prononcés, plus d’un mois auparavant, il essayait de franchir la distance qui les séparait. Ravaler la peur, ravaler le déni. Ravaler toutes les émotions négatives qui l’avaient alors submergé. Et avancer. Comprendre ce qui se passait. Comprendre ce qu’elle faisait. Ce qu’elle était devenue, et ce qu’elle était, aujourd’hui. Dressée devant lui, une trousse de secours à ses côtés, et un couteau ensanglanté abandonné à quelques mètres à peine de ses pieds.
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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 3:30 pm

La réponse d’Eli ne se fit pas attendre. « Shoulder », dit-il simplement avant de s’emparer d’un pack de glace pour se le poser contre l’œil.  Lenny baissa le regard en direction de la dite épaule, mais bien sûr rien ne se voyait à travers les vêtements. « I think she dislocated it. » Et puis, ce sourire, ce presque rire. « Well, I’m pretty sure she did, actually. » Lenny releva les yeux vers le visage d’Eli, à présent à moitié dissimulé par le linge recouvrant le pack de glace. Mais tout de même, un œil était toujours visible, d’une couleur vive que Lenny connaissait mieux qu’elle ne voudrait l’admettre. Et elle y voyait la douleur, à travers tout le reste. Serrant doucement la mâchoire, elle tenta de chasser de ses pensées cette colère qui était toujours latente dans son sang. Elle, qui avait fait du mal à Eli. Beaucoup de mal. Elle, qui avait réussi à lui faire croire qu’elle ne serait pas comme ces autres monstres. Elle, qui n’avait que prouver une seule chose : que Lenny ne ferait plus jamais confiance à une de ces créatures, pas sans preuve irréfutable. Elle s’était laissé avoir une fois, et Eli en avait souffert les conséquences. Plus jamais. Ça, c’était certain.

L’épaule, donc. Lenny se redressa également, se rapprochant un peu d’Eli. Une épaule disloquée. Ça, elle savait le faire. Elle n’avait elle-même jamais subi une telle blessure, mais voilà quelques années, elle s’était retrouvée emmêlée à une chasse avec un adolescent de quinze ans qui était tombé d’un étage sur son épaule. Elle avait appris sur le terrain, il fallait dire. Et alors qu’elle se préparait à alléger un peu Eli de ses souffrances, il reprit la parole. « Or he did. I don’t know. I don’t even know what it was. » Les quelques mots accrochèrent Lenny, qui serra à nouveau les dents. Bien sûr. Eli voudrait comprendre; c’était la moindre des choses. Après ce qu’il venait de vivre, il méritait qu’elle lui explique. Ça ne serait pas simple, elle s’en doutait. Elle espérait seulement que ça ne détruirait pas tout ce qui venait de se reconstruire en quelques minutes. « So… That’s what you do, huh? You… Stop these things, right? » Elle suivit le regard d’Eli, qui s’était posé sur le cadavre. Ce dernier, Lenny l’avait presque oubliée; ce n’était pas la première fois qu’elle laissait une créature derrière. Et alors seulement cela la frappa t’elle, dans quel état l’appartement se trouvait. Le sang, le chaos, le verre, les dégâts. La chasseuse inspira doucement. « Her. She’s… I mean, she was a shapeshifter. They can change their appearance at will. Become someone else. Whoever they want. That's why she looked like... like me. » Pourquoi l’avait-elle fait, Lenny était encore incertaine. Jusqu’à quel point son visage pouvait-il faire souffrir Eli ? Non, ça n’avait été que pour la heurter, elle. Une vengeance, pour l’avoir repoussé, pour avoir eu quelqu’un d’autre au fond du cœur.

« And yeah. That’s what I do. » Sa voix était basse, calme. Aussi calme qu’elle pouvait l’être. Son regard, un peu fuyant. « For a few years now. These creatures, they’re everywhere. And they hurt people. People who can’t defend themselves against them. So I hunt them. Learn about them, find them, kill them. To stop them from hurting more people. Maybe help protect a few. I do what I can, anyway. » Lenny haussa légèrement les épaules. La chasse, ça ne lui était pas naturel. C’était un mode de vie qu’elle s’était imposé, qu’elle avait décidé d’apprendre. Elle l’avait fait pour trouver un sens au monde après la mort de Charlie. Son frère, qui avait toujours su se défendre contre tout. Mais pas contre ça. « But don’t worry. I’ll clean everything up. And I know someone who can help for… for the body. » Comme c’était étrange, de discuter de tout ça avec Eli. Eli, qui avait toujours appartenu à une toute autre vie. Eli, qui en faisait maintenant partie, un peu malgré lui.

« Now let’s fix that shoulder, huh? » Sa voix trembla légèrement, alors que Lenny vint poser ses mains autour de l’épaule du brun. Son contact lui était à la fois familier et nouveau, et elle repoussa les pensées qui envahirent son esprit. « You ready? Don’t move. I’ll go on three. » Lenny inspira profondément, avant de commencer son décompte. À trois, elle poussa afin de replacer l’épaule déboitée. Le cloc se fit entendre, et Lenny leva son regard vers Eli, gardant toujours ses mains contre lui.« You ok? » En espérant qu’elle n’avait pas empiré la situation, et qu’au moins il ne resterait plus qu’à appliquer un peu de glace, et à le laisser se reposer.

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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 4:24 pm

C’était une fille. Lenny le lui confirmait — Lenny le lui affirmait. Et aussi fort que pouvait être le désir de fermer les yeux sur tout ce qui venait d’arriver, Eli ne pouvait s’empêcher d’avoir besoin de recueillir les informations qu’elle pourrait bien lui donner. Il avait besoin de s’armer, besoin de pouvoir comprendre ce qui venait de lui arriver. Besoin de pouvoir encaisser une fois pour toute, et de prendre par la suite le temps nécessaire pour assimiler l’information.

Polymorphe. C’était donc le nom que portait ce genre de créature. Capable d’endosser l’apparence de n’importe qui, d’après Lenny. Capable de berner ceux qui l’entouraient par un habile camouflage, difficile à séparer de la réalité. Supercherie peu évidente à dévoiler mais que l’ancien soldat, lui, avait assez rapidement débusqué. Il ne voulait néanmoins pas lui dire comment. Si ses yeux se reposèrent sur son interlocutrice, ce fut pour garder les lèvres scellées, et écouter les informations qu’elle avait à lui dévoiler. Il voulait à tout prix éviter de lui donner les détails sur ce qui s’était passé, se doutant d’à quel point ils pourraient la chambouler. Elle méritait certes la vérité. Mais plus que tout encore, elle méritait de trouver la paix pour ce qu’elle avait fait. Pour ce qu’elle faisait, jour après jour. Pour cette tâche ingrate dont elle s’était elle-même incombée, et qui semblait lui peser plus qu’elle n’aurait voulu se l’avouer. « I see. » Le petit commentaire sortit sans qu’il ne puisse vraiment l’empêcher. Pour autant, aucune agressivité ne pouvait, là encore, y être décelée. Car même s’il était difficile de l’exprimer, il comprenait. Il comprenait mieux qu’elle n’aurait jamais pu le penser ; mieux qu’elle ne pouvait l’imaginer à en juger par l’attitude qu’elle avait. Il voyait le fantôme de Charlie passer au fond du regard de la brunette. Comme un rappel des raisons pour lesquelles elle s’était lancée corps et âme dans cette chasse au monstre. Un rappel de la souffrance qui l’avait amenée là, et qui l’empêchait, chaque jour, de faire marche arrière. « I’m not worried. We’ll figure something out. » Il ne put empêcher sa voix de se faire rassurante, alors qu’elle s’approchait de lui. Et il la laissa changer brusquement de sujet, n’ayant pas le cœur de la ramener à des pensées qui semblaient être bien plus difficiles qu’elle ne l’avouait.

Lorsqu’elle posa ses mains sur son épaule, il prit une grande inspiration et se força à se redresser. La douleur se réveilla dans ses côtes, et il s’efforça de trouver une position qui ne lui demandait pas trop d’effort. Il hocha doucement la tête, se préparant psychologiquement à la souffrance qui n’allait pas manquer de se faire ressentir. « Yah. I’m ready. » La vérité, c’était qu’il ne l’était pas. La vérité, c’était qu’il n’y avait aucun moyen d’être réellement prêt à ce genre de choses. Et que lorsqu’elle lui remit l’épaule en place, ce ne fut qu’à grand peine qu’il retint le cri de douleur d’éclater dans la pièce. Seul le silence s’échappa pourtant de ses lèvres entrouvertes ; ses paupières se fermèrent, alors que son bras valide était naturellement retombé contre lui, éloignant le pack de glace de son œil. Il s’efforça de prendre des grandes goulées d’air, percevant à peine les petits mots inquiets de Lenny. Et ça lui prit quelques secondes encore avant d’être capable de répondre. Il déglutit, péniblement, et laissa échapper un long soupir. Se reculant quelque peu vers l’arrière. Et souriant, comme l’éternel menteur qu’il était face à toute forme de douleur pouvant un jour lui tomber sur le coin du nez. « Yah. Yah, I'm ok. » Mensonge. Il rouvrit les yeux, l’observant un instant. Sa main ramena la glace contre son œil, alors qu’il s’efforçait de faire fi des vagues de souffrance qui irradiaient son épaule. « I was just surprised you didn’t do it on two instead of three. I don’t know why. I thought everybody did it on two. » Il s’efforçait de détendre l’atmosphère comme il le pouvait. Il savait que Lenny ferait, elle aussi, semblant de se prendre au jeu. Semblant que tout allait bien. Semblant que tout irait mieux. « So. Next thing would be… The nose, yah. Or the eyebrow. » Il éloigna la glace de son œil, venant essuyer doucement le sang qui coulait toujours le long de l’autre paupière. « … Well, ok, maybe the eyebrow. » Il soupira doucement, fermant l’œil au-dessus duquel elle allait devoir opérer. « Do I need stitches? » Une petite grimace accompagna la question. Petit à petit, la douleur brutale qui l’avait envahi refluait. Il savait néanmoins que l’élancement perdurerait. Il savait que ses côtes, elles aussi, continueraient de le faire souffrir. Il n’y avait rien que Lenny ou que quiconque d’autre puisse faire. Seul le temps le ferait cicatriser. Un temps qu’il n’avait pas, mais dont il n’aurait pas le choix de s’armer. D’ici là, il n’était rien qu’il pouvait faire, à part tenter d’alléger l’ambiance comme il le pouvait. Détourner l’attention de Lenny de sa culpabilité, et tenter de la faire parler d’autre chose. De l’amener à s’ouvrir, un peu. Pour mieux la comprendre, mieux la cerner. Pour être, par la suite, capable de mieux l’aider.

« You started doing this after Charlie passed, didn't you? » Les mots étaient plus doux qu’il ne le pensait. L’idée lui était passée par l’esprit quelques minutes auparavant, et il ne pouvait désormais plus la refouler. Il sentait que le décès de Charlie n’était pas étranger à tout ça, et il avait besoin de comprendre ce qui avait motivé la gamine qu’il avait connue, si pétillante et si talentueuse, à plonger dans les affres de ce genre de vie.
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informations : elle a fait des études en architecture, mais cela fait des années qu'elle n'a pas oeuvré dans son domaine. / le surnaturel fait partie de sa vie depuis toujours, bien qu'elle ait appris à l'oublier avec des thérapies. / son frère aîné, qui était soldat, est mort tragiquement voilà quelques années. elle ne s'en est jamais vraiment remise. / elle a toujours rêvé d'avoir une famille à elle, mais elle n'a connu que de lamentables échecs amoureux. / curieuse, polyvalente, talentueuse, elle réussit ce qu'elle entreprends et ne laisse pas sa place. / bornée, sensible, émotive, elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ou à se refermer sur elle-même. / solitaire, presque sauvage, elle n'est pas douée pour se faire des amis et n'en veut pas non plus. / amoureuse depuis toujours du même homme, elle n'a jamais réussit à l'oublier, pas vraiment. et maintenant qu'il est de retour dans sa vie, elle ne veut plus le lâcher. / elle n'a pas de chez elle; plutôt nomade, elle voyage beaucoup et donc ne prends jamais le temps de s'installer nulle part. / bisexuelle, elle n'a jamais fait de différence. bien qu'elle préfère généralement les femmes, certains hommes parviennent à attirer son attention. / logique et stratégique, elle est douée pour les mathématiques et la recherche. cela l'aide aussi beaucoup dans ses dessins de bâtiments. / elle aime les longues balades en voiture, les vinyles d'elvis et compter les étoiles. / son frère ainsi qu'eli étaient dans l'armée américaine, elle est donc sensible à ce sujet, et il ne faut pas dire quoi que ce soit de dérangeant sans s'attirer ses foudres.
MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 5:47 pm

Eli avait acquiescé, avait indiqué qu’il était prêt. Mais pouvait-on vraiment être prêt à ce genre de choses ? Se faire replacer une épaule n’était pas vraiment une activité qu’on qualifierait d’habituelle ou de normale. Et pourtant ça leur était tellement naturel, alors que Lenny replaça d’un geste déterminé l’articulation. Elle ne pouvait imaginer la douleur d’Eli, mais elle pouvait y compatir. Car elle la lisait sur son visage, malgré le fait qu’il ne pousse pas un son, pas un cri. Rien de surprenant de la part du brun, qui était toujours fidèle à lui-même malgré les années. Elle l’observa attentivement se laisser retomber dans le canapé, l’inquiétude dans le regard. Mais malgré l’air fatigué de l’ancien soldat, la douleur ne semblait pas avoir particulièrement empiré – Lenny avait réussi son coup. « Yah. Yah, I’m ok. » Bien sûr. Eli était toujours ok. Mais le mensonge ne dérangeait pas Lenny. Il était tellement particulier à Eli qu’elle l’acceptait comme faisant partie de lui – il n’était pas ok, mais c’était ok. « I was just surprised you didn’t do it on two instead of three. I don’t know why. I thought everybody did it on two. » Un sourire étira les lèvres de Lenny, et un rire menaca même de s’échapper de sa gorge. Eli. Comme ça rappelait le bon vieux temps. Elle se contenta cependant de sourire, et de poser des yeux doux sur lui. « I thought about it » répondit-elle d’un ton léger, suivant son jeu. Comme elle l’avait toujours fait. Comme elle le ferait toujours, en autant qu’il la laisse.

« So. Next thing would be… The nose, yah. Or the eyebrow. » Et alors qu’il parlait, retirant la glace de son œil, il essuya un peu de sang qui coulait. « Well, ok, maybe the eyebrow. » Lenny fronça des sourcils, jetant un coup d’œil averti sur la plaie. « Do I need stitches? » demanda Eli en fermant son œil. Lenny s’approcha légèrement, et vint d’un geste lent déplacer une mèche de cheveux qui cachait à sa vue la blessure. Se mordillant la lèvre, elle débattit de la question avant de répondre. « No. No, I don’t think so. But we should disinfect it » déclara-t’elle finalement comme verdict. Éloignant sa main, elle tourna son regard vers la trousse de premiers soins, afin de rassembler ce qu’elle avait besoin pour faire le nécessaire. S’armant d’alcool et d’un bout de tissu, elle prépara ses outils et se tourna vers Eli à nouveau. « Sorry. » Elle savait qu’il savait que ça brûlerait; nul besoin de prévenir quelqu’un comme Eli. Elle le savait fort. Capable d’encaisser les coups. Il l’avait déjà démontré tant de fois. Et encore une fois aujourd’hui. Lenny ravala l’amertume dans sa gorge, se concentrant sur son travail. Désinfectant lentement la plaie, avec toute la douceur qu’elle pouvait utiliser, elle sursauta presque lorsqu’il prit la parole. « You started doing this after Charlie passed, didn’t you? »

Lenny s’arrêta, le temps d’un sursaut de cœur. C’était inévitable – quand on parlait de Charlie, l’univers semblait tressaillir. Elle croisa le regard d’Eli, brièvement, la gorge un peu serrée. Elle se racla la gorge, tentant de prendre une voix stable. « Yeah. » Bien sûr qu’elle serait honnête avec lui – plus de secrets, à présent. Elle était fatiguée des histoires et des mensonges. Autant que la vérité faisait mal, elle la lui dirait. Il le méritait bien. « It was… y’know. I always knew the supernatural existed. Deep down inside me. I’d always known. But it was like… like I forgot, as I grew up. » Elle recommença lentement son travail, désinfectant l’arcade sourcilière d’Eli, épongeant le sang. « When I heard about what happened to you and Charlie, I… I knew it wasn’t natural. It pulled my head out of the sand. At first I didn’t know what to do. Charlie was dead, and you… you were gone. » Elle s’interrompit le temps d’une inspiration, pour que sa voix cesse de trembler. Mais le souvenir de ces jours-là était encore trop vif pour que la douleur soit ignorée ou ravalée. « But then I thought I could try and protect people. So that accidents like that didn’t happen again. So I could save the next one, y’know. » Elle réalisa qu’elle murmurait. Que sa voix basse s’était presque tue en un chuchotement. Une confession. Qu’elle voulait que seul Eli entende. Que ça reste entre eux seuls. Comme tant d’autres choses. Qu’Eli conserve ses secrets et la vérité. Elle ne faisait confiance à personne d’autre.

Elle déposa la bande sur la table, s’emparant d’un pansement, le posant sur le sourcil du brun. « It’s not pretty. It’s awful. I hate it, actually. » Un petit rire s’échappa de ses lèvres. Un rire nerveux. « And I know I can’t save everyone » ajouta-t’elle, ses yeux venant se déposer dans ceux d’Eli. Des grands yeux, un peu perdus, un peu brillants. « But if I can save at least one person, then it’s worth it. Right? » Eli comprendrait. Elle le savait au fond d’elle-même. Elle pouvait être aussi honnête avec lui parce qu’elle savait qu’il comprendrait. Elle, et ses actes.

Elle s’empara ensuite du linge mouillé, et commença à nettoyer un peu du sang qui avait séché sur son visage. Ses joues, son front. Un peu sur la mâchoire. Rien de parfait. Il y aurait encore du travail à faire, mais au moins le gros serait enlevé. Puis elle lui tendit le pack de glace à nouveau, lui donnant en même temps un petit sourire. « Put this back on your eye. Now, your nose. It’s definitely broken, but… » Elle inspira doucement. « I don’t think I can do it. I’m too scared to hurt you. You think you can manage? » C'était horrible, de lui demander une telle chose après tout ce qu'il avait subi. Mais Lenny ne voulait surtout pas empirer la situation, et Eli serait peut-être le mieux placé pour effectuer la manoeuvre, après tout.

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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 6:19 pm

Pas besoin de points de suture. Le verdict le rassura quelque peu, et il ne put empêcher un sourire de soulagement de se frayer un chemin sur ses lèvres. « Ok. Great. I can’t see shit, so… I’m gonna let you handle it. » S’il avait pu, il s’en serait occupé. Mais l’un de ses bras était occupé à maintenir du froid sur son oeil, et l’autre n’était pas prêt à effectuer quelque action que ce soit. Il lui fallait se reprendre. Respirer. Faire confiance à Lenny pour s’occuper de lui avec sa douceur et son efficacité habituelles. Et lorsqu’elle s’excusa, avant même d’avoir apposé la compresse imbibée d’alcool, il ne put retenir un léger sourire. Sa lèvre le faisait toujours souffrir, mais le goût du sang devenait moindre à mesure que le temps passait. Ou peut-être était-ce seulement qu’il s’y habituait. « It’s ok. Go ahead. » Il ferma les yeux, la laissant s’exécuter. La douleur grimpa rapidement, les premières secondes, mais il s’efforça de la refouler. Ce fut dans cette tentative que la question s’échappa d’entre ses lèvres. Et qu’aussitôt, Lenny se figea.

La culpabilité qui étreignit son cœur, à cet instant-là, ne devait pourtant pas vraiment durer. Il était temps d’accepter les choses. Temps de reconnaître ce qui s’était passé. Ce qu’ils avaient tenté d’oublier, ces quatre dernières années. Lui en s’enfermant — littéralement, tout d’abord, avant de sombrer dans l’alcool —, Lenny en chassant. Tout cela trouvait son origine dans un seul événement. Et cet événement avait un nom. Charlie.

Lorsqu’elle prit finalement la parole pour lui répondre, il ne l’interrompit pas. Les mots le cueillirent au creux de l’estomac comme un coup habilement placé ; il ne le laissa cependant pas paraître, conservant son regard sur les traits de la brunette. Si familiers, et pourtant si étrangers. Des années à rattraper. Des années à balayer, à coup de mots et de pensées tristement cachés au fond de leurs âmes écorchées.

Comme il s’y attendait, la vérité lui fit mal. Depuis toujours, il avait compris que quelque chose clochait dans ce qui leur était arrivé. Il avait su que les marques de griffures qui subsistaient sur son épaule n’étaient pas celles d’un ours. Il avait su que ce qui avait tué Charlie ne pouvait être humain, ni même animal. Et c’était avec cette certitude férocement plantée au creux des tripes qu’il s’était traîné jusque dans un asile. Les monstres, ça n’existe pas, qu’on lui avait dit alors qu’il n’avait pas encore dix ans. Ça n’existe pas, et ça n’existera jamais.

Mais maintenant, il savait. Il savait, et il avait eu besoin d’entendre Lenny le lui dire : ce qui avait tué Charlie n’était ni humain, ni animal. Ce qui avait tué Charlie et qui l’avait agressé, lui, était un monstre. Un monstre comme elle en chassait désormais depuis plusieurs années.

« Right. » répondit-il à la conclusion faible qu’elle lui servait. Il avait entendu les mots devenir murmure, et avait senti le besoin qu’elle avait de se sentir approuvée. Le besoin qu’il comprenne — et il comprenait. Mieux que quiconque, avec ce que les années dans les forces armées l’avaient forcé à faire — il comprenait. « You did the right thing, y’know. » Et le petit sourire souligna son propos, tandis qu’il la détaillait. « I know you have doubts. You always will. You had to make difficult choices—a life against another. You still have to make these choices. But I think you did right. Doing all this. » Et il le pensait. Chaque mot, chaque souffle, chaque intention — tout, en lui, criait la sincérité. « It was a better reaction than to go looking for help into a psychiatric hospital, at least. » La petite grimace ponctua la fin de ses mots, avant qu’il ne laisse échapper un rire bref. Secouant la tête, tandis qu’elle s’emparait du linge mouillé pour nettoyer le sang qui lui maculait le visage.

Le contact, frais, lui fit un bien fou. Il cessa alors de parler, laissant le silence les envelopper pour quelques instants. Laissant Lenny se reprendre, et changer de sujet. Elle lui rendit la glace, confisquée quelques instants plus tôt alors qu’elle s’apprêtait à désinfecter son arcade sourcilière ; sans plus attendre, il l’appliqua à nouveau sur son œil. Les deux paupières se refermèrent, tandis qu’il savourait la fraîcheur. « Thank you. » Lorsqu’elle lui demanda s’il pouvait s’occuper seul de son nez, il rouvrit les yeux. Un sourire léger, rassurant, se posa sur ses traits. « Yah, sure. Don’t worry about it. » Il posa la glace sur sa cuisse, le temps d’attraper son nez. Il prit finalement une grande inspiration, avant de le replacer. Un craquement sec se fit entendre et, cette fois, il ne put retenir un léger râle. La douleur et le soulagement s’y mêlait, s’échappant d’entre ses lèvres dans un soupir exténué. « There you go. I hope it’s the last thing we need to put straight. » La grimace se fraya à nouveau un passage sur ses traits. L’absence de miroir allait forcer Lenny à devoir finir de s’occuper de son nez ; il doutait cependant qu’elle proteste, comprenant la difficulté seule qu’avait pu représenter l’idée de remettre le cartilage en place. « I’m sorry you have to do this. » Il se râcla la gorge, appuyant sa main contre le pack de glace. « Maybe I should hire a nurse, one of these days. » La plaisanterie n’était, tristement, que moindre. Il le savait : sa tendance à s’attirer des ennuis ne faisait qu’empirer avec les années. Et chaque fois, les passages à tabac se faisaient un peu plus corsés. Un peu plus difficiles à esquiver. Celui d’aujourd’hui avait d’ailleurs bien failli être le dernier. « Or maybe I should just stop getting in trouble. » C’était une autre option. La meilleure, peut-être. Celle qui lui permettrait de vivre encore quelques années. Celle qu’il n’arrivait pas à prendre seul. Mais peut-être, après tout, n’était-il plus seul désormais.
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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 6:52 pm

Elle avait beaucoup parlé. Elle en avait beaucoup dit, plus, peut-être, qu’elle ne l’aurait du – plus que la situation ne le permettait, en réalité. Mais c’était Eli, ça. Eli, qui avec un simple regard parvenait à lui soutirer ce qui lui pesait sur le cœur. Eli, qui avec les quelques mots qu’il fallait parvenait à apaiser, ou du moins à la guider à travers ses souffrances. Ça avait toujours été comme ça. Et c’était rassurant de se dire que c’était toujours le cas. Que certaines choses ne changeaient pas. Que tout le reste avait changé. Qu’eux avaient changés. Mais que ça, peut-être pas. Le regard à Eli était demeuré stable, direct, sincère, calme. Il l’avait laissé parlé, l’avait laissé se confier. Et alors qu’elle avait terminé sur une note un peu tremblante, il l’avait rassurée. « Right » dit-il, et ce simple mot apaisa la noirceur dans les yeux de Lenny. Car elle n’avait pas été un ange pendant ces dernières années – à vrai dire, depuis qu’elle s’était séparée avec Matt, plus rien n’avait été pareil. L’innocence envolée, les illusions brisées, elle s’était engagée dans le chemin le plus sombre. Elle aurait pu faire des choix différents – elle en avait eu l’occasion. Mais elle avait décidé autrement. Elle avait fait ce qu’elle avait fait, et maintenant fallait vivre avec. Fallait regarder les démons dans les yeux. Et continuer d’avancer. Mais si Eli pouvait être là, juste être là, elle savait qu’elle en serait plus forte.

« You did the right thing, y’know. » Elle le toisa, fronçant doucement des sourcils. « I know you have doubts. You always will. You had to make difficult choices – a life against another. You still have to make these choices. But I think you did right. Doing all this. » Lenny sentait la sincérité dans la voix d’Eli. Elle l’observa simplement, le cœur un peu plus léger. Il lui offrait des mots qu’elle avait eu besoin d’entendre depuis si longtemps – qui avaient déjà été prononcés pour elle, par d’autres. Mais y’avait qu’Eli pour vraiment lui faire comprendre. « It was a better reaction than to go looking for help in a psychiatric hospital, at least. » Une lueur de surprise traversa les yeux de Lenny, tandis qu’Eli secoua la tête, laissant échapper un petit rire. Un asile, avait-il dit ? C’était donc là qu’il était parti. Là, qu’il avait disparu, pendant les années suivant la mort de Charlie. Non pas que Lenny l’ait vraiment cherché – elle n’en avait jamais eu le courage. Mais elle s’était toujours demandé où Eli était allé se réfugier. Elle avait maintenant la réponse. Et c’était une réponse compliquée. Mais Lenny décida de ne pas l’embêter à ce sujet, pas à cet instant-là du moins. Il avait besoin de repos, pas d’un interrogatoire. C'était une conversation pour un autre jour.

Puis, retour aux choses sérieuses – Eli accepta de s’occuper seul de son nez, au grand soulagement de Lenny. Cette dernière garda un œil averti sur lui, prête à intervenir au cas où. Mais clairement, Eli savait ce qu’il faisait, et n’avait pas vraiment besoin d’aide. Elle eut une petite grimace en entendant le bruit maintenant familier de l’os se remettant en place. « There you go. I hope it’s the last thing we need to put straight. » Lenny eut un sourire, tendant à nouveau la main pour essuyer le sang autour du nez d’Eli, terminant le travail qu’il avait commencé. Bientôt le nez sembla presque normal. « I’m sorry you have to do this. Maybe I should hire a nurse, one of these days. » Il avait parlé d’un ton léger, et Lenny esquissa à nouveau un sourire. « Or maybe I should just stop getting in trouble. » La chasseuse lui jeta un regard, terminant de nettoyer son visage. Le sang était majoritairement parti, à présent – il resterait à Eli de se changer, d’enfiler un pyjama et quelques pillules antidouleurs puis d’aller se coucher. Elle pesa ses mots, observant toujours l’ancien soldat. « Or you can just call me. I don’t mind it. I really don’t. » Son ton était lourd de sens, malgré la légèreté de son ton de voix. Elle serait là. Un coup de fil et elle accourrait. Non, assurément, elle ne laisserait plus Eli quitter son champ de vision. Il voulait qu’elle reste, elle resterait. Pour de bon. Et elle serait là pour chaque nez cassé. Chaque côte fêlée. Chaque coup reçu. En espérant qu’il n’y en ait plus, mais tout de même. La vérité était là.

« I think you’re good for now » déclara-t’elle doucement, lui donnant un simple sourire. « You need to take some painkillers and rest. Not move that shoulder too much, especially. » Pensive, elle eut un petit regard timide. « And about the rest… I’ll call my contact. He’s sort of… a specialist. » C’était drôle à dire, mais c’était vrai – c’état un peu devenu le job de Carson de nettoyer les corps derrière les chasseurs. Particulièrement ceux de Lenny, qui était toujours heureuse de se débarrasser de la tâche, même si ça lui arrivait souvent de donner à son mentor un coup de main. « Do you need help walking to your room? » demanda-t’elle. « I’ll take care of this. » Elle ponctua ses derniers mots d’un petit regard, montrant qu’elle insistait sur le fait. Car elle savait qu’Eli pourrait facilement s’y opposer. Mais elle ne voulait pas – elle voulait qu’il se repose. Elle hésita un petit instant, laissant le silence planer. Puis elle dirigea son regard dans celui d’Eli – des grands yeux brillants, qui disaient déjà tout. « And I’ll be there. I’ll stay. I’ll watch over you. » Pas parce qu’elle se sentait obligé, ni même parce qu’il en avait besoin. Eli pouvait s’occuper de lui-même, elle le savait. Mais elle voulait être là. Et il lui avait demandé de rester. Alors elle resterait.

Bien sûr qu’elle resterait.
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MessageSujet: Re: drag me into nowhere.   drag me into nowhere. Empty2017-10-28, 7:34 pm

Doucement, une fois que Lenny eut terminé de nettoyer son nez, Eli y porta ses doigts. Il tâtonna quelques secondes, cherchant la sensation familière d’une plaie sur l’arête de son nez. Il eut une légère grimace lorsque ses doigts trouvèrent finalement la toute petite barre. Elle ne semblait néanmoins plus saigner, aussi s’empressa-t-il de reprendre le pack de glace pour le placer contre son œil. La réponse de Lenny, une fraction de seconde plus tard, lui tira un sourire doux. « Thank you. » fut tout ce qu’il trouva, une fois de plus, à lui dire. Merci. Merci d’être là, et de rester. Merci de t’occuper de tout ça, alors que bien d’autre auraient tourné les talons. Merci de m’avoir sauvé.

Une pointe de douleur lui transperça la lèvre. Son sourire retomba alors, presque instantanément, tandis que la brunette reprenait la parole. Elle connaissait quelqu’un qui allait s’occuper de ranger tout ça, et de les débarrasser du corps. Quelqu’un qui savait gérer une situation du genre. Quelqu’un de confiance. Et si Eli n’était pas particulièrement enthousiasmé à l’idée de ne pouvoir être debout pour rencontrer cette personne lorsqu’elle arriverait, il ne pouvait pas non plus cacher son inconfort et son épuisement. Il avait envie de s’allonger, et de fermer les yeux pour de bon. De sombrer dans un douloureux sommeil, où chacun de ses membres lui rappellerait la cuisante raclée qu’il avait essuyée.

« Ok. » lâcha-t-il finalement. « I trust you. » Le petit sourire en coin revint, prenant garde à ne pas étirer la partie douloureuse de sa lèvre inférieure. Doucement, son bras valide reposa la glace sur la petite table à café. Il prit ensuite appui sur l’accoudoir, se redressant tant bien que mal. Un nouveau soupir, teinté d’un léger râle d’effort, souligna le mouvement. Il se leva cependant sans rechigner davantage, et planta ses yeux de Lenny une fois qu’il fut sur pieds. « No, I’ll be ok. Don’t worry. » Lorsqu’elle insista sur le fait qu’elle allait s’occuper de ranger le bazar qu’il laissait derrière eux, Eli ne put s’empêcher de la couvrir d’un regard tendre. Elle ne lâcherait pas le morceau, et il le savait. Impossible de la forcer à renoncer. Impossible de la convaincre, également, que rester debout et l’aider serait une meilleure idée. Le mensonge aurait d’ailleurs été trop éhonté, et même lui aurait peiné à le prononcer. Il avait besoin de repos. Besoin de se retrouver isolé, en proie à sa seule souffrance. Et pour le reste, il se devait de lui faire confiance. « I know. » Les mots furent doux, alors qu’il lui rendait son regard. « But please… » Un petit toussotement agita sa gorge, alors qu’il approchait son bras valide de ses côtes. « Don’t be too harsh on yourself. » Son bras s’éloigna de ses côtes, et ses doigts vinrent attraper ceux de la jeune femme. Comme pour souligner son propos, il leva la main de la jeune femme jusqu’à ses lèvres, y déposant un doux baiser. Après quoi il affermit doucement la pression, lui servant le plus simple et le plus sincère des sourires qu’il était capable de lui donner sans trop souffrir. « If you need anything, just come in the room and ask, ok? I don’t think I’ll really be able to sleep anyway. » Sa voix était restée douce, tandis qu’il relâchait finalement les doigts de Lenny. Ses doigts se séparèrent de sa main, et il prit une grande inspiration, la détaillant encore quelques instants. Lenny était là. Lenny ne le laisserait pas. « Thank you. For everything. » Merci, Lenny.

Doucement, d’un pas hésitant et quelque peu clopinant, Eli traversa le salon. Son bras valide tenait le blessé contre son abdomen, immobilisant comme il le pouvait cette épaule luxée. Tout son corps le brûlait, l’élançait. Chaque pas était plus pénible que le précédent. Et pourtant, il ne prononça pas un mot. Laissant Lenny derrière lui, et pénétrant dans la petite chambre laissée intact par l’altercation. Il s’étendit sur son lit avec le plus de précaution possible, ne pouvant retenir un long soupir à chaque pointe de douleur plus sévère que les autres. De l’autre côté de la porte, il entendait Lenny s’affairer. Et alors qu’il achevait de s’étendre, la voix douce de la jeune femme, téléphonant à son fameux contact, s’éleva du salon. Des mots qu’il ne captait pas réellement — mais des intonations qu’il reconnaissait. Des notes qui le bercèrent, doucement, tandis qu’il fermait les yeux pour tenter de s’échapper de ce corps meurtri qui ne cessait de lui rappeler tout ce qui venait de se passer. Ça n’irait probablement pas mieux lorsqu’il rouvrirait les yeux. Mais qu’importe, après tout. Lenny était là. Lenny s’occuperait de lui, si ça n’allait pas. Lenny ne l’abandonnerait pas. Et il ne le lui demanderait pas de s’en aller. Pas cette fois, ni la prochaine. S’il le fallait, il lui demanderait de rester. Comme il aurait dû le faire, il y avait plusieurs années. Comme il le ferait, tôt ou tard — les battements calmes de son cœur le lui assuraient.


the end.
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